"Je suis candidat à la tête de cette nouvelle grande région. Je m'engage personnellement, je m'engage totalement". Xavier Bertrand, qui vient d'annoncer dans la Voix du Nord sa candidature pour la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, est dimanche l'invité du Grand Rendez Vous Europe 1 - Le Monde - i-Télé. Il a expliqué cet engagement. "C'est une demande des élus, de la population. C'est bel et bien une demande populaire, des habitants que j'ai voulu prendre en compte", a justifié l'ancien ministre UMP du Travail.
Le député UMP de l'Aisne, qui s'est pourtant abstenu lors du vote de la réforme territoriale, le reconnaît : "S'il n'y avait pas eu la fusion de ces deux régions, je n'aurais pas été candidat". "Cette nouvelle grande région est une chance historique de tourner le dos au déclin et de prendre un nouveau départ", défend Xavier Bertrand aujourd'hui.
Bertrand veut en découdre avec Le Pen. Le maire de Saint-Quentin pourrait se retrouver face à Marine Le Pen, qui songe également à briguer cette "grande région". Et l'élu UMP est prêt à en découdre. "Quand on a du courage on s'engage. Si Marine le Pen croît en cette région, qu'elle soit candidate", lance-t-il. "Il faut lever l'imposture du FN, ne pas avoir peur de Marine Le Pen", martèle-t-il encore. Et d'enchaîner : "Je refuse la fatalité politique comme je refuse la fatalité économique. Mon ennemi, c'est le déclin. Je me battrai contre ceux qui l'ont causé, le PS, et contre ceux qui l'exploitent et l'installeraient dans la durée, le FN".
L'élu UMP n'a d'ailleurs pas retenu ses coups sur la famille Le Pen. Il a accusé la présidente du FN d'être "incapable de mettre de l'ordre dans sa propre famille", reprochant à son père Jean-Marie Le Pen, "le président du déshonneur du FN", d'avoir dit qu'"on pouvait voir la patte des services secrets français" dans l'attentat contre Charlie Hebdo. "Soit c'est par calcul, parce que les propos de son père l'arrangent, soit c'est par faiblesse, parce qu'elle est incapable de se faire respecter", a-t-il insisté. "Mais vous ne pouvez pas faire croire que Mme Le Pen pourrait remettre de l'ordre dans le pays quand elle est incapable de mettre de l'ordre dans sa propre famille".
Un référendum sur le service civique. Sur le plan national, Xavier Bertrand s'est expliqué sur son opposition à la loi Macron. Selon lui, elle ne va pas assez loin. "Les petites avancées ne suffisent plus", martèle le député UMP. "Je sais pertinemment qu'on a plus le droit de faire des demies-réformes", renchérit-il. En clair, on change tout d'un coup ou l'on ne change rien.
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L'ancien ministre s'inscrit également dans le camp de ceux qui réclament un service civique obligatoire, "de trois mois minimum". "Il n'y a plus d'endroit ou de moment où les jeunes Français se retrouvent", insiste-t-il, demandant à François Hollande un référendum sur la question.