Un électeur sur deux pourrait ne pas aller voter dimanche à l’occasion des élections régionales. Un risque d'abstention record qui inquiète la classe politique dans son ensemble à gauche comme à droite. "Il y a beaucoup d'hommes et de femmes en difficulté qui hésitent à voter, je leur dis 'l'abstention sert Nicolas Sarkozy et sa politique'", s’emportait Martine Aubry la semaine dernière au Salon de l'Agriculture.
Même rengaine formulée par Nicolas Sarkozy, mardi lors de sa visite expresse en Franche-Comté : "Voter c'est un droit mais c'est aussi un devoir civique". Entre les élections de 1986 et 1998 (alors à un tour), l'abstention a grimpé de 22% à 42%. En 2004, 34% des électeurs ne s’étaient pas rendus aux urnes au second tour.
Une campagne "molle"
Depuis deux mois, la campagne oscille entre enjeux locaux et régionaux, sans qu’aucun thème ne soit véritablement parvenu à se dégager, excepté celui des transports en Ile
-de-France. Après avoir invité ses troupes à assumer ses "choix structurants" et nationalisé l'enjeu, Nicolas Sarkozy a négocié un virage à 180° en janvier en affirmant qu'il n'était pas dans son rôle de s'impliquer. Une position réaffirmée mardi par le chef d’Etat en une phrase : "A élections régionales, conséquences régionales. A élections nationales, conséquences nationales".
Particularité de ce scrutin : l'abstention, qui est traditionnellement la marque des classes populaires et des plus jeunes et qui s'étend aux électeurs de droite. Selon plusieurs instituts, elle touche désormais les personnes âgées et les catégories professionnelles aisées, qui refusent à la fois de voter à gauche, tout en étant peu favorable à Nicolas Sarkozy.