Nicolas Sarkozy et Angela Merkel souhaitent que la zone euro adopte la "règle d'or" sur l'équilibre budgétaire avant l'été 2012, mais François Hollande veut choisir son propre calendrier. Invité d’Europe 1 mercredi, le candidat à la primaire socialiste a souhaité que la question de la règle d'or, projet de loi de réforme constitutionnelle dont le but est de maintenir dans la durée l'effort de lutte contre les déficits, soit au coeur du débat présidentiel.
"Projet contre projet"
"Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont dit que c'est à l'été 2012 qu'une règle d'or doit être définie dans chacun des pays. Et bien moi je dis, puisque c'est à l'été 2012, l'élection présidentielle va être projet contre projet", a affirmé le député de Corrèze mercredi.
"Je relève l'objectif qui est d'aller vers un rééquilibrage des finances publiques, mais les instruments (que je proposerai) seront très différents", a poursuivi le député de Corrèze.
Hollande vigilant
L’ancien patron du PS n’a donc pas relevé le défi lancé quelques minutes plus tôt par l'UMP Jérôme Chartier sur Europe 1. "Je vais lancer un défi à François Hollande: qu'il soit le premier candidat de la primaire socialiste à accepter, à voter et à défendre une règle d'or qui n'est pas très contraignante et qui est dans l'intérêt de la France. Et cela pour se montrer à la hauteur de la responsabilité présidentielle", avait en effet lancé le député UMP du Val d'Oise.
Déjà interrogé mardi sur la règle d'or, que le chef de l'Etat souhaite voir adoptée d'ici l'été 2012, François Hollande avait estimé qu'il s'agissait "peut-être d'un piège" et qu'il "éviterait de sauter à pieds joints". La semaine dernière, Manuel Valls, un autre candidat à la primaire PS, s’était démarqué des leaders socialistes, en se disant "pas hostile, sur le principe, à l’inscription dans notre Constitution d’une règle d’or", posant toutefois comme condition une "concertation" avec l’opposition sur cette question.
La convocation du Parlement en Congrès sur ce sujet devrait être débattue à la rentrée. Sans les voix du PS, le gouvernement ne pourra pas réunir la majorité des 3/5e requise au Congrès.