Un dialogue entre la majorité et l’opposition. C’est aujourd’hui ce que propose Manuel Valls pour avancer sur la "règle d’or" voulue par Nicolas Sarkozy. Pour le député de l’Essonne, candidat à la primaire socialiste, ce projet de loi de réforme constitutionnelle - dont le but est de contraindre collectivités locales et futurs gouvernements français à adopter un budget équilibré - ne peut se faire sans concertation.
Opposition et majorité doivent trouver "un accord"
La règle d’or "ne peut pas être adoptée de manière politicienne, en imposant, ce qui aujourd’hui n’est pas possible sans les socialistes : une réforme dans la Constitution", a assuré Manuel Valls lundi sur Europe 1. "Cette question-là ne concerne pas uniquement les prochains mois, mais tout simplement les prochaines années. C’est un travail de longue haleine. C’est le redressement de notre pays qui est en cause. On doit donc être en capacité de trouver un accord. Et le gouvernement doit dès à présent prendre toutes les mesures nécessaires au rétablissement de nos comptes publics", a plaidé le député-maire d’Evry.
Et Manuel Valls d’insister : "il faut que la majorité et l’opposition soient capables de se parler. Et il faut que le pouvoir fasse un certain nombre de compromis, écoute ce que l’opposition a à dire, concernant des finances publiques, le retour à l’équilibre budgétaire". Car le socialiste, qui accuse le président de la République d’avoir "dilapidé les finances publiques", estime que Nicolas Sarkozy "veut, à quelque mois de l’élection présidentielle, apparaître comme celui qui est capable d’imposer cette règle d’or. Alors qu’il a la responsabilité de la dégradation des finances publiques".
"Il veut piéger le PS", juge Manuel Valls :
Valls "pas hostile" à la règle d’or
Une demande de concertation que le candidat à la primaire PS ne lance pas à la légère puisqu’il se dit lui-même "pas hostile, sur le principe, à l’inscription dans notre Constitution d’une règle d’or". Sur ce plan-là, il se démarque des leaders socialistes qui ont tous indiqué qu'ils ne voteraient pas cette réforme, dénonçant une "opération de communication" du chef de l'Etat sur le sujet.
La convocation du Parlement en Congrès sur ce sujet devrait être débattue à la rentrée. Le projet de loi a été adopté par l'Assemblée et le Sénat avec les seules voix de la majorité. Mais sans les voix du PS, le gouvernement ne pourra pas réunir la majorité des 3/5èmes requise au Congrès.