Régularisation au cas par cas dans la limite de 30.000 par an, création d'un nouveau titre de séjour par an, arrêt de rétention des familles. La ligne de conduite que le nouveau ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclinée mercredi dans Le Monde a suscité de nombreuses réactions, à gauche comme à droite.
Alors qu'Olivier Besancenot, figure du Nouveau parti anti-capitaliste, voit dans cette sortie "la première grande faute du gouvernement", le Parti communiste a intimé l'ordre à la gauche de ne "pas mettre ses pas dans ceux de Guéant", le prédécesseur de Manuel Valls place Beauvau.
"Malgré des annonces prometteuses sur la fin de la rétention pour les enfants ou la création d'un titre de séjour de 3 ans, les propos de Manuel Valls sur la question des migrants sont encore trop simplistes, parfois même inquiétants : rien sur les conditions de vie des immigrés expulsés dans leur pays où ils risquent parfois le pire, rien sur la question des droits tel que le droit de vote des résidents étrangers", déplore ainsi le PCF.
"Encore trop simpliste"
Si l'extrême-gauche considère qu'il n'en fait pas assez, à droite, c'est l'inverse, on le trouve trop laxiste. Eric Ciotti et Xavier Bertrand, députés UMP, ont fait état d'une "politique dangereuse" et d'un "double langage". Selon le premier, les propositions du ministre de l'Intérieur vont "augmenter massivement les flux migratoires".
Il "se veut pragmatique, c'est surtout quelqu'un qui renonce aux engagements de François Hollande", a commenté pour sa part l'ex-ministre Xavier Bertrand, qui parle de "rideau de fumée".
"Terrorisme intellectuel"
L'extrême-droite n'a pas non plus goûté les propositions de Manuel Valls. "Il y a de quoi être perplexe. Le Parti socialiste (...) a toujours été partisan de l'immigrationnisme le plus effréné. On se demande pourquoi cela changerait, quand on sait le point d'honneur que met la gauche à donner toujours plus de droits et de privilèges aux immigrés, au détriment des Français", estime Steeve Briois, secrétaire général du Front national, dans un communiqué.
Fraîchement élu député, Gilbert Collard a lui dénoncé le "terrorisme intellectuel". "On essaie de satisfaire un électorat qui est beaucoup plus dans l'intellectualisme que dans la réalité, mais les choses vont avancer", a conclu le député apparenté FN, sans entrer dans les détails.