Laurence Parisot a temporisé la polémique autour de la rémunération différée de Maurice Lévy, le patron du groupe publicitaire Publicis. L'homme de 70 ans va toucher cette année 16 millions d'euros de rémunération différée. Pour la présidente du Medef, invitée dimanche du Grand rendez-vous Europe 1 - Le Parisien / Aujourd'hui en France - i-Télé, "la rémunération qui a été attribuée à Maurice Lévy est liée à la performance de cette entreprise. Or, j'ai toujours dit - et c'est la philosophie vraiment fondamentale du code de gouvernance et de rémunération du Medef - que ce qui n'est pas acceptable c'est quand il y avait des rémunérations élevées alors que l'entreprise était en difficulté, que les résultats de entreprise n'étaient pas là, voir même que l'entreprise était amenée à opérer des restructurations. Ce n'est pas le cas". Et, a-t-elle ajouté, "c'est à l'actionnaire de définir les critères et de valider l'application de la mise en œuvre des critères. Ce qui a été fait très clairement dans ce cas-là".
"N’empêche que c'est une rémunération énorme", a jugé Laurence Parisot. "Sur le fond, ce qui me souci le plus aujourd'hui, c'est la force du code Afep (Association française des grandes entreprises) -Medef. Et ce que je constate c'est qu'en matière de rémunérations, il y a des évolutions permanentes et certaines sont tout à fait bonnes. Par exemple, on ne voit plus de parachutes dorés pour des dirigeants qui auraient échoué".
"En clair je demande au comité éthique du Medef de travailler sur un enrichissement du code sur un certain nombre de dimensions. Sur ces rémunérations différées, il faut travailler sur les clauses de non concurrence et je souhaiterais qu'il étudie sérieusement le mécanisme qui se développe aux Etats-Unis : 'le say and pay', c'est-à-dire pour que nous, actionnaires, votions et approuvions une rémunération il faut que vous nous la disiez. C'est le pouvoir accru aux actionnaires", a assuré la présidente du Medef. Et de conclure : "je vous annonce une refonte du code en matière de rémunération".