Après 17 jours passés au Maroc, Nicolas Sarkozy et son épouse Carla ont regagné la France samedi. Le couple avait entamé sa visite privée le 17 mai dernier à Marrakech, où une résidence avait été mise à leur disposition par le roi Mohammed VI.
17 jours pour se ressourcer
L’ancien président de la République française a régulièrement fait du jogging dans la palmeraie de la ville ocre et a pratiqué du tennis au sein d’un centre sportif privé du centre de la ville. Nicolas Sarkozy était venu au Maroc, pour se "ressourcer" au lendemain de sa défaite à la présidentielle face au socialiste François Hollande.
Le Maroc n’est pas un pays qui a été choisi au hasard. Lorsqu'il était à la tête de la France, Nicolas Sarkozy avait périodiquement effectué des séjours privés à Marrakech, l'une des principales destinations touristiques du Maroc et refuge de personnalités françaises et étrangères.
Si Nicolas Sarkozy a prévenu qu’il ne devrait pas continuer dans la politique, ses proches espèrent le contraire. Samedi, trois jours après la création de la nouvelle association les "Amis de Nicolas Sarkozy", ces membres affirment dans une tribune publiée dans Le Figaro qu’ils défendront "pied à pied" le bilan de l'ancien président.
Un soutien sans faille
Ils affirment aussi devoir "continuer à faire vivre les valeurs et convictions de Nicolas Sarkozy : la reconnaissance du mérite, la valorisation du travail, la préservation de notre mode de vie, l'indépendance stratégique et énergétique, la liberté d'enseignement et la pérennité de notre modèle social et familial".
"Nous répondrons aussi à toutes les attaques directes ou indirectes visant l'homme", assurent-ils. Revenant sur la "courte victoire" de François Hollande sur Nicolas Sarkozy, les "amis de Sarkozy" estiment qu'elle "ne l'autorisera pas à confisquer l'Etat au profit du Parti socialiste et de ses satellites et encore moins à porter atteinte à l’œuvre de son prédécesseur". "Ignorer ce qui a été accompli pendant cinq ans (...) serait une faute politique susceptible d'entamer dangereusement la cohésion nationale", jugent-ils.
"Son héritage n’est pas laissé vacant"
Brice Hortefeux, cofondateur de l'association, assure que c'est une structure "affective" et non politique. Cela exclut-il pour autant définitivement le scénario de son retour ? "Certains y pensent pour lui. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais cela n’est pas le scénario le plus probable, répond Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, interrogé par le JDD. Son héritage n’est pas laissé vacant. Des hommes politiques de premier plan comme Fillon, Copé ou Juppé peuvent y prétendre. Il y a là toute une relève qui est déjà à l’action. Ce n’est que dans le cas où cela tournerait au drame que Sarkozy pourrait trouver la fenêtre pour un retour. Souvenez-vous de Jospin! Il a souhaité revenir mais n’a jamais trouvé le créneau."
Désormais de retour en France, quelles possibilités s'offrent à Nicolas Sarkozy? "Dans la Ve République, il y a eu deux scénarios pour les anciens présidents, une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions. Soit ils optent pour ce que j’appelle une retraite surplombante. Cela a été le cas de Charles de Gaulle, plus récemment de Jacques Chirac, et de façon brève, en raison de sa maladie, de François Mitterrand. Ces ex-chefs d’État sont tous sortis de la carrière politique, se sont éloignés de la gestion quotidienne de la France, détaille le spécialiste Pascal Perrineau. Le second modèle, c’est celui de Valéry Giscard d’Estaing. Après un bref délai de retrait, ce qu’il a appelé son "veuvage", il est revenu à la vie politique locale. Il n’est en revanche jamais parvenu à redevenir un acteur politique pouvant à nouveau prétendre au premier rôle."