Xavier Bertrand, ministre du Travail, a annoncé mardi sur Europe 1 qu'il "publierait" le décret sur les retraites avant la fin de l'année, portant l'allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans, pour obtenir une retraite à taux plein. "C'est prévu, c'est la loi, c'est logique et nécessaire", a-t-il argumenté, ajoutant que c'était "tout simplement l'application de la loi de 2003".
"Aujourd'hui, on vit plus longtemps, il est donc logique de travailler un peu plus longtemps. Des nouveaux chiffres ont été publiés à la fin de l'année dernière et qui montrent qu'à 60 ans, on a 24,5 ans d'espérance de vie en plus. En vertu de ce principe, il y a deux tiers d'activité, un tiers pour la retraite", a ajouté le ministre du Travail.
Une réforme "logique et nécessaire" :
Bertrand : il était temps de faire cette réforme"
Xavier Bertrand a profité de l'occasion pour minimiser ces changements, quatre jours après l'application de la dernière réforme des retraites qui va conduire d'ici 2018 à un âge légal de départ en retraite de 62 ans. A terme, "il y aura 62 ans et 41,5 ans de cotisations, les deux en même temps, au moment où en Allemagne, c'est 67 ans (âge légal) et 45 ans (de cotisation), qu'en Espagne c'est 65 ans et que dans tous les autres pays c'est plutôt 65 ans". Des propos qui n'ont pas convaincu les syndicats, qui ont qualifié lundi cette réforme de "double peine".
"Ces règles là sont fixées jusqu'en 2020. Je préfère que nous conduisions ces réformes jusqu'au bout, en prenant nos responsabilités, plutôt qu'un jour nous faire imposer des réformes par l'extérieur parce qu'on aurait été défaillant, comme la Grèce", s'est défendu Xavier Bertrand, qui juge "qu'il était temps de faire cette réforme des retraites".
Le Conseil d'orientation des retraites (COR) devrait rendre mercredi un avis préconisant un nouvel allongement de la durée de cotisation nécessaire pour une pension à taux plein, a affirmé le Figaro dimanche sur son site Internet. Raphaël Hadas-Lebel, le président du COR, a tenu à rappeler que cet "avis technique" remis mercredi n'était "en aucune manière une préconisation", seulement "un constat factuel dans le cadre du dispositif législatif et réglementaire en vigueur".