"Cela commence à faire beaucoup : François Hollande a menti sur le nucléaire en disant une chose aux Verts et son contraire à la CGT, il a menti sur l'Europe, et il a menti maintenant sur la retraite à 60 ans". La critique, virulente, contre le candidat socialiste à la présidentielle n’émane pas d’un des habituels snipers de l’UMP mais de François Fillon. Mardi, devant les députés de la majorité, le Premier ministre ne s’est pas privé de commenter "l’escroquerie" de François Hollande sur l’épineux dossier des retraites. "Le PS s'était engagé à revenir sur la retraite à 60 ans. Il s'apprête à ne pas respecter ses engagements", a lancé le Premier ministre.
"Une escroquerie", selon Fillon
En ligne de mire : les déclarations de François Hollande, lundi matin. Sur RTL, le candidat socialiste a précisé qui serait concerné par la retraite à 60 ans en cas de victoire de la gauche. "Ceux qui ont commencé leur vie professionnelle à 18 ans, qui auront fait 41 années de cotisations, 42 ans, pourront partir à 60 ans" et "ceux qui n'ont pas leur durée de cotisations ne le pourront pas", a-t-il détaillé.
Le candidat socialiste à la présidentielle "a cru trouver une astuce pour satisfaire tout le monde en réservant le départ à la retraite à 60 ans à ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans", a poursuivi François Fillon. "C'est une escroquerie, car cela coûte 20 milliards d'euros d'ici 2020, c'est plus du quart du bénéfice de la réforme de 2010", a commenté François Fillon, défendant ainsi sa propre réforme.
"De retraits en reculs"…
Les ténors de l’UMP se sont ensuite chargés de dénoncer le flou de François Hollande sur le dossier des retraites pendant la primaire pour mieux distiller le poison au sein du PS. "Après l'imbroglio sur le nucléaire et le recul sur la filière Mox, après le flou artistique sur le droit de veto de la France à l'ONU, François Hollande recule à nouveau et, cette fois-ci, sur le programme que le PS avait adopté à l'unanimité en avril (...) De retraits en reculs, le candidat Hollande démontre chaque jour la solidité de ses convictions", a ironisé Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP. "Hier matin, même en cherchant à camoufler les choses, on l'a compris : M. Hollande a menti. Il n'y aura pas le retour à la retraite à 60 ans", a renchérit le ministre de l'Emploi Xavier Bertrand.
"Il ne fait que redire ce qu'il a déjà dit"
De Jean-Marc Ayrault à Pierre Moscovici ou Stéphane Le Foll, les lieutenants de François Hollande se sont succédé mardi pour répéter que le candidat socialiste "ne fait que redire ce qu'il a déjà dit" sur les retraites lors de la primaire. "François Hollande a été précis pendant la campagne, toutes les personnes qui ont leurs années de cotisations, 41 et demi, et ont l'âge de 60 ans et qui sont obligés d'attendre deux ans pour partir à la retraite pourront partir l'année prochaine", a expliqué Jean-Marc Ayrault lors du point de presse des députés PS. Même affirmation de Pierre Moscovici, directeur de la campagne de François Hollande, affirmant que "ce que dit François Hollande, c'est ce qu'il dit depuis longtemps".