Arnaud Montebourg était samedi dans la manifestation parisienne contre le projet de réforme des retraites aux côtés du premier secrétaire du parti socialiste, Martine Aubry. Le député socialiste a estimé dimanche matin sur Europe 1 que la rue peut encore faire plier le gouvernement. "Je crois qu’un gouvernement s’honorerait d’écouter pas seulement la rue, mais le pays tout simplement. Il n’y a pas que ceux qui défilent mais ceux qui s’expriment", a-t-il expliqué lors du Grand Rendez-vous Europe 1 - Le Parisien - Aujourd'hui en France. D'autant plus que "ce mouvement a obtenu la sympathie de plus de 70% de nos concitoyens", a-t-il rappelé, faisant référence à un sondage publié samedi.
"Pourquoi accepter la réforme la plus dure de l'Europe ?"
Le projet de réforme des retraites du gouvernement "n’a pas le soutien du pays. C’est une réforme minoritaire", a assuré Arnaud Montebourg. "Pour construire une réforme durable nous avons besoin d'échanger des concessions réciproques et de trouver des compromis", a expliqué le député socialiste.
"Pourquoi voudriez-vous que nous acceptions la réforme la plus dure de toute l’Europe, la plus injuste et la plus rapide ?", s'est-il interrogé. Mais pour autant, "il faut faire une réforme", a estimé le président du conseil général de Saône-et-Loire, accordant que "c'est le point de consensus entre tous les partenaires sociaux et politiques".
Les propositions d'Arnaud Montebourg :
"Il faut maintenir l'âge légal à 60 ans"
"Le conflit d'aujourd'hui, c’est un conflit de répartition : c'est qui qui va payer ?", a affirmé Arnaud Montebourg avant de développer les propositions du Parti socialiste. "Si nous faisons une concession sur les quarante-et-une annuités de durée de cotisation, en revanche nous pensons qu'il est juste de maintenir l'âge légal à 60 ans". A ce sujet, Arnaud Montebourg a assuré qu'"il n'y a pas de divergences, que tout le monde est d'accord sur ce point".
Arnaud Montebourg juge cette réforme pas "efficace". Elle ne permet pas de "résoudre les problèmes", explique-t-il s'appuyant sur les propos de la présidente de la caisse nationale assurance-vieillesse, qui avait déclaré que malgré la réforme il manquerait encore quatre milliards d'euros dans les caisses, en 2018. "Ça veut dire que mesures d’âge ne rapportent pas d’argent", a-t-il commenté. La solution pour Arnaud Montebourg est de "maintenir la pression pour obliger le gouvernement a négocier. Il faut qu'il fasse des concessions".
Il appelle à un référendum
Quant à la polémique des chiffres dans les manifestations, "puisque le gouvernement en est à contester, à compter en centaines de milliers de moins, je propose que le gouvernement soumette son projet au référendum". "On comptera les voix. On verra qui est pour, qui est contre", a-t-il estimé. Une proposition que partage Ségolène Royal et Martine Aubry, s'est-il empressé de commenté.