La phrase. "Disons le clairement : pour sauver le système des retraites, des efforts seront nécessaires et chacun devra y participer". Marisol Touraine ne mégotte pas au moment d’évoquer la réforme des retraites à venir dans le Parisien Dimanche. La ministre des Affaires sociales tient à préparer les esprits avant que le gouvernement ne lance une réforme qui promet d’être très controversée.
Un rapport remis vendredi. François Hollande a déclaré samedi, au cours de sa visite au Japon, que le rapport de la commission d'experts sur l'avenir des retraites, remis vendredi prochain à Jean-Marc Ayrault, mettrait toutes les options sur la table mais qu'il reviendrait au gouvernement de faire son choix après concertation.
Des pistes. Parmi les pistes plus évoquées figure l'allongement de la durée de cotisation. "Quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps. C'est une mesure plus juste que d'autres", estime Marisol Touraine. A l’étude également une refonte du mode de calcul des pensions des fonctionnaires. Un sujet qui fait débat au sein des partenaires sociaux, qui feront valoir leurs arguments lors de la conférence sociale des 20 et 21 juin. Selon des sources syndicales, Yannick Moreau, la présidente de la commission d'experts sur les retraites, propose d'allonger la durée de cotisation pour une pension à taux plein jusqu'à 44 annuités à l'horizon 2020.
Les régimes du public, bombe potentielle. Eternel sujet de discorde, l'alignement partiel du régime de la fonction publique sur le secteur privé pour le calcul des pensions reste un "casus belli" pour la CGT. Là encore, la ministre tente de déminer a priori. "Les fonctionnaires ne sont pas des privilégiés", tempère Marison Touraine, tout en insistant sur la nécessité d'un effort collectif. "Il faut faire tomber les idées reçues : les fonctionnaires cotisent le même nombre d'années que dans le privé. De même, la moyenne des retraites versées dans le public est équivalente à celle du privé", assure-t-elle. Pour la ministre, "la concertation indiquera comment on peut avancer".
Chatel met la pression. Le vice-président de l'UMP Luc Chatel a lui estimé qu'un alignement du public sur le privé est inévitable, de même que l'allongement de la durée de cotisation. "On a gagné quinze ans d'espérance de vie en quarante ans, il n'y a pas de secret, pour financer ces quinze années de vie en plus, il faut du travail en plus. Il faut donc assumer le fait qu'il faut allonger la durée du travail", a dit l'ancien ministre de l'Education nationale au "Grand Rendez-vous" Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France.