"Ça n'a pas de sens un référendum. C'est en général la proposition de ceux qui décident de ne prendre aucune décision, de ne prendre aucune responsabilité, de faire de l'électoralisme". A quelques heures de l’examen de la réforme des retraites devant le Sénat, le ministre du Travail Eric Woerth a balayé mardi sur Europe 1 d’un revers de main l'idée d'un référendum sur le sujet.
Les sénateurs socialistes doivent proposer l'organisation d'une consultation populaire, en préambule à l’ouverture des débats. L’idée d’un référendum avait été suggérée par Ségolène Royal, avant d’être reprise par Martine Aubry, en marge de la manifestation de samedi, puis par le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg, invité du Grand Rendez vous dimanche.
"Quand on ne sait pas quoi faire, souvent on appelle à un référendum et là c'est le cas. On pose une question générale : "Voulez-vous sauver le système des retraites ? " Les Français évidemment diront oui, mais on ne fera rien de cette réponse", a conclu le ministre du Travail.
"La responsabilité du gouvernement"
Contre cette "fausse solution" proposée par le PS, Eric Woerth a appelé une nouvelle fois à la responsabilité de l’Etat dans ce dossier. "Le gouvernement n'est pas dans l'incantation, il est dans la responsabilité". "On ne peut pas tout remettre à plat parce que cela reviendrait à remettre à plat le système des retraites. Or, nous avons besoin de cette réforme", a martelé le ministre du Travail.
"Il n'y a aucun blocage"
Interrogé sur l’issue du bras de fer qui oppose gouvernement et syndicats, Eric Woerth s’est voulu confiant sur le vote définitif du texte. "Il n'y a aucun blocage dans la réforme des retraites, a dit le ministre, alors que les syndicats ont confirmé lundi une nouvelle journée d'action fixée au 12 octobre. "Je vois des syndicats continuer à faire des propositions (...) Il y aura des propositions du gouvernement en liaison avec les sénateurs sur des sujets comme la retraite des femmes", a annoncé le ministre du Travail.