L'interview. Il est un "Premier ministre socialiste", qui "assume son identité politique", et "marche main dans la main" avec le chef de l'Etat. Jean-Marc Ayrault, qui vient de remplacer le responsable de sa communication, a donné une longue interview dimanche au Journal du Dimanche. Le Premier ministre y assure notamment que l'âge légal de la retraite ne bougera pas, et que les Français "y verront plus clair à l'automne" sur ce sujet.
L'âge de la retraite. "Nous ne toucherons pas à l'âge légal", tranche le Premier ministre. L'allongement de la durée de cotisation pour les retraites en France ne se traduira pas par un prolongement de l'âge légal au-delà de 62 ans, promet Jean-Marc Ayrault. "Le fil conducteur de nos décisions, c'est la justice. Cette réforme traitera la pénibilité au travail, la complexité des régimes et résoudra les inégalités. Au final, nous paierons les retraites, nous préserverons les plus petites retraites, et nous pérenniserons les régimes de retraite pour les générations à venir", ajoute le Premier ministre.
"Associé à François Hollande". Alors que les observateurs avaient noté que, lors de son intervention de jeudi sur France 2, François Hollande n'a pas cité une seule fois le nom de son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault assure se sentir "totalement solidaire et totalement associé à ce qu'il fait". "Nous savons où nous allons. Avec le Président, on marche main dans la main", déclare-t-il.
Selon lui, "jeudi soir, les Français attendaient le Président et il a voulu affirmer de manière très forte qu'il était bien à la barre". Mais il semble ensuite se démarquer de François Hollande, qui a lâché jeudi qu'il n'était "pas un président socialiste". "Oui, je suis un Premier ministre socialiste. J'assume totalement mon identité politique", poursuit Jean-Marc Ayrault.
La taxe à 75%. Le chef du gouvernement revient aussi sur l'autre grande annonce faite jeudi par le chef de l'Etat, la promesse de la mise en place de la taxe à 75% pour les plus riches via les entreprises. "Les rémunérations indécentes sont versées dans les grands groupes. Ce sujet sera intégré dans le projet de loi sur la gouvernance des entreprises et les rémunérations", assure Jean-Marc Ayrault.
Le cas Montebourg. Jean-Marc Ayrault confirme par ailleurs les attaque d'Arnaud Montebourg contre lui. Le ministre du Redressement productif, avec qui il était en désaccord à propos de Florange, l'a notamment accusé de "gérer la France comme le conseil municipal de Nantes". Ce qui compte pour moi, c'est l'action de mon gouvernement pour le redressement du pays, sous l'autorité du chef de l'Etat", rétorque Jean-Marc Ayrault. "Nous sommes une équipe, nous devons jouer collectif", ajoute-t-il, avant de tacler : "quand on demande des efforts aux Français, on doit avoir un comportement exemplaire".