Les socialistes vont continuer d’accompagner le mouvement social contre la réforme des retraites. Cela fait plusieurs jours que Martine Aubry, la première secrétaire du parti, l’annonce et elle l’a confirmé encore jeudi en plein défilé parisien. "Jusqu’au bout, je me battrai pour que cette loi sur les retraites ne soit pas promulguée", a-t-elle assuré.
"On ne gouverne pas contre les Français"
Une décision qui n’a été prise à la légère pour ce parti de gouvernement. Les socialistes ont commandé plusieurs sondages qui les confortent dans leurs actions. Selon le directeur de cabinet de Martine Aubry, 70% des Français disent comprendre ce que le PS propose pour les retraites. Et selon ces enquêtes, 80% des ouvriers trouvent les propositions des socialistes justes.
Pour autant, le Parti socialiste ne veut pas encore se projeter dans l'avenir même s’il est dans toutes les têtes. Martine Aubry l’a dit dans le cortège : d’abord la mobilisation dans la rue, et "on parlera ensuite de ce qui se passera en 2012". Et d’ajouter : "Monsieur le président, on ne gouverne pas un pays contre les Français".
Un risque pour le PS ?
Cette stratégie d’opposition pourrait être favorable aux socialistes, selon Brice Teinturier, le directeur d’Ipsos. Car, explique-t-il, "ils ont été très présents et au moins ils ont joué le rôle d’opposant" au gouvernement. Pour autant, tempère-t-il, "cette radicalisation produit des effets qui les excluent de certains sympathisants de centre-droit".
Dans un premier temps, les socialistes ont prévu de manifester à chaque journée d’action organisée par les syndicats. C’est pourquoi ils donnent d'ores et déjà rendez-vous aux Français le 6 novembre prochain.
Mais à plus long terme, un conseiller de Martine Aubry anticipe un essoufflement complet du mouvement. Et il a d’ores et déjà prévenu la droite qu’à partir du mois de janvier le PS repartira à l'attaque. Il prévient qu'en 2012, en cas de victoire de la gauche, les socialistes reviendront sur cette réforme des retraites et notamment sur l’âge légal à 60 ans, contre 62 ans dans le projet de loi.