Pour maintenir la pression sur le gouvernement, les syndicats ont déjà annoncé une nouvelle journée de grève et de mobilisation. Jugeant que la réforme reste "injuste" et "inacceptable", l'intersyndicale (CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa) a appelé à "faire du jeudi 23 septembre une grande journée de grèves et de manifestations". Les syndicats FO et Solidaires ont de leur côté décidé de s'abstenir, bien que FO ait réaffirmé : "nous serons dans l'unité d'action".
En outre, les six organisations "appellent à faire du mercredi 15 septembre, jour du vote par les députés du projet de loi, une journée forte d'initiatives et d'interpellations des députés, des membres du gouvernement et du président de la République dans les départements et les circonscriptions", ont elles annoncé à l'issue d'une réunion de presque quatre heures au siège de la CGT à Montreuil.
Après la réussite de la mobilisation de mardi, les syndicats et l’opposition ne sont donc pas décidé à relâcher l’étreinte. Et ce ne sont pas les inflexions annoncées mercredi par Nicolas Sarkozy, en matière de carrières longues ou de pénibilité notamment, qui ont changé la donne. Car ces annonces ont été accueillies avec une fraîcheur certaine par les organisations.
Un "bricolage"
"Les réponses apportées aujourd'hui par le président ressemblent à du bricolage. Elles sont la conséquence du refus d'une vraie mise à plat du système et d'un débat de fond. De toute évidence, de nouvelles actions s'imposent", écrit ainsi la CFDT dans communiqué. Le syndicat estime que sur la pénibilité et les carrières longues, "rien n’est réglé".
Le syndicat des cadres, la CFE-CGC, "apprécie ces avancées pour les personnes concernées", tout en soulignant que "ces évolutions représentent un milliard d'euros, sans qu'aucune nouvelle recette ne soit prévue".
"Nettement insuffisantes"
Plus surprenant, l’Unsa, d’ordinaire modéré, a jugé les concessions de Nicolas Sarkozy "nettement insuffisantes". "Si le président de la République et le gouvernement veulent vraiment que le conflit s'apaise, ils doivent faire des concessions sur les mesures qui sont au cœur du projet : les mesures d'âge," a réagi Alain Olive, secrétaire général de l’organisation syndicale.
"Le gouvernement devrait aussi faire participer de façon plus conséquente les hauts revenus et ceux du capital au financement de notre système de retraite", a également proposé l'Unsa.
Même son de cloche du côté des partis de gauche. Pour le Parti socialiste, "ce ne sont pas les maigres améliorations à son texte qui changeront la nature du rapport de force qui existe aujourd'hui et qui changeront l'appréciation du Parti socialiste", a déclaré le porte-parole du PS Benoît Hamon. "Toutes ces mesures étaient d'ores et déjà préparées pour faire face à toute mobilisation (...) La mise en scène se poursuit et la négociation n'a pas lieu. La réforme doit être totalement remise à plat".