L'INFO. L'annonce des arbitrages sur la réforme des retraites dès mardi soir par Jean-marc Ayrault a été une surprise. Le Premier ministre, en concertation avec le président de la République, a décidé d'accélérer l'annonce de la réforme des retraites pour en garder la maîtrise. Europe1 vous en dévoile les coulisses :
Un plan com’ calé dans le secret. Dès lundi soir, au terme du premier jour de concertation, François Hollande et Jean-Marc Ayrault conviennent au cours d'un échange téléphonique qu'il faut abattre les cartes sans attendre. Le raisonnement de l'exécutif est simple : ils estiment avoir bien négocié la confrontation avec les partenaires sociaux - le Medef et FO hostiles à leur arrivée à Matignon sont ainsi ressortis mesurés sur les pistes du gouvernement. François Hollande et Jean-Marc Ayrault considèrent donc qu'il n'y a pas de raison majeure de retarder l'annonce. Au contraire : attendre reviendrait à prendre le risque de voir les arbitrages sortir par petits bouts dans la presse, via des fuites des syndicats.
Ménager un effet de surprise... en tenant les ministres concernés à l’écart. C'est le deuxième axe de la communication orchestrée par Matignon : les ministres du Travail et des Affaires sociales n'ont pas été informés immédiatement de la décision d’accélérer l'annonce. Michel Sapin prévoyait, par exemple, d'aller écouter le discours de François Hollande aux ambassadeurs lorsqu'il a reçu un SMS mardi à la mi-journée le convoquant à Matignon l'après-midi même. Chez Marisol Touraine, quelques heures avant le dénouement personne ne savait que le Premier ministre annoncerait la réforme le soir même sur le perron de Matignon.
La primeur de l'annonce aux députés PS. Mardi en fin d'après-midi, après un ultime échange téléphonique avec le président de la République, le Premier ministre organise une conférence téléphonique avec des députés socialistes pour leur donner la primeur des annonces. Quelques minutes plus tard, à 19 heures, rend ses arbitrages publics... à temps pour les journaux télévisés du soir.