La phrase. "Il me semble qu’il faudra en effet revenir sur le sujet". Interrogé sur la question des retraites, Pierre Moscovici a laissé entendre qu’une nouvelle réforme pourrait voir le jour sous le quinquennat de François Hollande. "Oui il y aura sans doute une (réforme), mais il faudra que ses paramètres soient des paramètres justes", a ajouté le ministre de l’Economie, invité de RTL.
Le contexte. Mardi, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a annoncé que le système de financement des retraites resterait déficitaire pendant encore de longues années. A tel point que le besoin de financement passerait de 14 milliards en 2011 à 18,8 milliards en 2017, selon un rapport du COR.
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Une différence de style. Sur ce sujet comme sur les autres, l’actuelle majorité tient à se démarquer de la précédente, à l’origine de la réforme de 2010. "Il faudra examiner ce sujet, mais pas seulement à travers le paramètre financier", a précisé Pierre Moscovici, évoquant une autre "philosophie". "Il y a aussi des paramètre fondamentaux, comme la prise en compte de la pénibilité, des carrières interrompues", a détaillé le ministre de l’Economie.
Et du côté du calendrier ? "Il y aura d’ici à la mi-2013, une concertation, et ensuite des décisions", a affirmé Pierre Moscovici. Fidèle à sa méthode, le gouvernement va d’abord consulter avant de trancher. Le 22 janvier, un deuxième rapport du COR sur le régime des retraites sera délivré. Une commission de sages doit donner des pistes de réforme au gouvernement dès février. Commencera ensuite le temps du dialogue avec les partenaires sociaux, au printemps. La réforme pourrait ensuite rapidement être présentée, au début de l’été ou à la rentrée.
Quelle réforme ? Difficile de savoir. Hausse des cotisations ou allongement de l’âge du départ, le gouvernement refuse pour l’heure d’avancer l’une ou l’autre piste. Plusieurs pistes ont été avancées par le COR pour rétablir les comptes des régimes de retraite : soit une augmentation de 1,1% des prélèvements, soit une baisse de 5% du rapport entre la pension moyenne et le revenu moyen, soit un recul de six mois supplémentaires de l'âge effectif de départ. La présidente du Medef, Laurence Parisot, plaide quant à elle pour un nouvel allongement de l'âge de départ à la retraite à 63 ans et l'augmentation de la durée de cotisations à au moins 43 annuités.