Robien défend son action à l'Education

  • Copié
Administrator User , modifié à
Au surlendemain de la grève de l'enseignement contre le décret Robien, le ministre de l'Education nationale a fait ce matin le bilan de son action, après deux années passées rue de Grenelle. Gilles de Robien, qui n'a toujours pas dit pour qui il voterait le 22 avril prochain, a également égratigné les trois principaux candidats à l'élection présidentielle.

Après deux années passées au ministère de l'Education nationale, l'UDF Gilles de Robien a laissé planer le suspense jeudi sur ses préférences présidentielles et critiqué vivement les projets des divers candidats dans le domaine de l'enseignement. "Aujourd'hui, je n'ai pas de choix fait en fonction d'un des projets éducatifs puisque chacun a fait des propositions ponctuelles et bien parcellaires et que je n'ai pas encore vu l'ombre d'un vrai projet éducatif qui tire la jeunesse française vers le 21e siècle", a déclaré Gilles de Robien à l'occasion de la présentation de son bilan à la Sorbonne à Paris. Le ministre a déja indiqué qu'il rendrait public son choix une fois ouverte la période dite de réserve pour le gouvernement où les déplacements de ministres sont limités et où l'activité politique prend le dessus. Cette période s'ouvre le 23 mars. Il a dénoncé la "recherche de clientélisme aigu auprès de l'Education nationale" et la "grande tentation de vouloir flatter les préoccupations corporatistes" en cette période électorale. "Le discours actuel du 'qui séduira le plus, qui donnera le plus de gages, qui fera le plus de promesses', ce n'est pas la base d'un bon contrat entre l'Education nationale et les Français", a ajouté le maire d'Amiens (Somme). Il a déploré la "trop grande imprécision" avec laquelle sont selon lui abordées "les questions majeures" de l'enseignement et fustigé les candidats qui "promet[tent] des choses déjà mises en place" et "des réformes déjà appliquées depuis belle lurette". Il a lancé des piques, sans les nommer, aux trois principaux candidats à présidence de la République, Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Ségolène Royal. "Il n'est pas possible de laisser dire, sans réagir, qu'il faut mettre en place un droit opposable à la scolarisation alors que la loi du 11 février 2005 a institué le droit d'inscrire à l'école tout enfant qui présente un handicap, ainsi que le droit de bénéficier d'un accompagnement adapté", a indiqué le ministre. Dans un discours prononcé le 1er décembre à Angers, Nicolas Sarkozy avait évoqué "une école qui accueille les enfants handicapés". Le candidat UMP s'était ensuite "engagé" à scolariser "tous les enfants handicapés" le 5 février sur TF1. Il a à nouveau refusé de dire s'il soutiendrait le candidat de son parti François Bayrou malgré sa "sympathie" pour le député centriste. "J'ai toujours eu de la sympathie pour François Bayrou. Je l'ai soutenu quand il faisait 3%. Si vous voulez me faire dire pour qui je vais voter, cela ne marchera pas", a déclaré le seul ministre UDF du gouvernement en disant avoir "aussi" beaucoup de sympathie pour Nicolas Sarkozy.