L’INFO. Le Premier ministre a sifflé la fin de la récré. Depuis une semaine et la sortie de Manuel Valls sur les Roms, le feu couve au gouvernement, entre ceux qui défendent leur collègue de l’Intérieur et d’autres, comme Cécile Duflot, qui estiment qu’il a été trop loin. Mardi, lors des questions d’actualité au gouvernement, Jean-Marc Ayrault a appelé "tout le monde au sang froid."
Ayrault prend la place de Valls. "Il y a évidemment des solutions d'intégration (...) avec des villages d'insertion, (...) mais il faut trouver des communes qui peuvent accueillir ces villages d'insertion et de toute façon, ils ne concernent que quelques familles". Ainsi parlait Manuel Valls sur France Inter, mardi 24 septembre. Le ministre de l’Intérieur, attaqué par une partie de son camp et soutenu par des ténors de l’UMP, a déclenché moult réactions. Une question lui a donc été posée sur ce sujet mardi par le député de l’UMP Julien Aubert. Et, chose inhabituelle, c’est Jean-Marc Ayrault qui a pris la parole dans l’hémicycle.
"Pas de raison d'exacerber toutes ces questions difficiles". Pour le chef du gouvernement, "l'intégration est possible quand on respecte les lois de la République". Manuel Valls a dû apprécier… Mais Jean-Marc Ayrault n’était pas là simplement pour contredire son ministre de l’Intérieur. Cécile Duflot, très virulente à l’égard de son collègue, a également été recadrée. "Il n'y a pas de raison d'exacerber toutes ces questions difficiles", a asséné le Premier ministre car "le devoir des hommes d'Etat est d'avancer concrètement les solutions, de progresser, de ne pas mettre tout le monde les uns contre les autres". Dit autrement, la ministre du Logement aurait mieux fait de garder ses réflexions pour elle plutôt que de donner une nouvelle fois l’image d’une dissonance au sein du gouvernement.
"On aurait pu penser que les ministres soient assez grands pour s'auto-discipliner." D’autant que d’après Jean-Marc Ayrault, rien ne sert de s’agiter, d’un côté comme de l’autre : la simple application de la circulaire gouvernementale d'août 2012 - qui concilie selon lui fermeté et accompagnement des familles - permettra de régler le problème des campements illicites de Roms. Thierry Mandon (photo), porte-parole des députés PS, s'est dit satisfait de l'intervention dans l'hémicycle du Premier ministre. Avec un regret, tout de même : "on aurait pu penser que les ministres soient assez grands pour s'auto-discipliner. Il est dommage que le chef du gouvernement doive ramener tout le monde à la raison".