Manuel Valls persiste et signe. Dans une tribune parue mardi dans Libération, le ministre de l'Intérieur a justifié les démantèlements de camps de Roms. Selon Manuel Valls, la fermeté est "nécessaire" face aux camps illicites et "le laisser-faire ne résout rien".
Ces derniers jours, plusieurs camps illicites ont été évacués à Lille, Lyon, La Courneuve ou Marseille. Un charter de 240 Roms bénéficiaires de l'aide au retour a par ailleurs quitté jeudi Lyon pour Bucarest. Des mesures qui ont suscité de vives critiques de la part des associations et de certains membres de la classe politique. Ainsi, l'association La Voix des Roms, n'avait pas hésité à comparer l'action de Manuel Valls à celle de ses prédécesseurs lors du mandat de Nicolas Sarkozy.
Le laissez-faire ne résout rien
Dans sa tribune publiée dans Libération, le ministre de la place Bauveau assure que les nouvelles mesures d'expulsions se font pour la protection des Roms vivant bien souvent dans des campements insalubres. Le séjour de migrants, dont les "minorités Roms d'Europe de l'Est ne saurait se traduire par la multiplication et l'enracinement de campements insalubres, dangereux", estime Manuel Valls.
"Aucun campement illicite ne peut être toléré. Le laisser-faire ne résout rien. Peut-on accepter aujourd'hui ces véritables bidonvilles qui se sont dressés dans nos banlieues où des populations vivent dans une précarité insupportable...", insiste Manuel Valls sur France Info, mardi matin.
De même, "il n'est pas question de tolérer que des organisations criminelles ou certains clans familiaux organisent l'exploitation de la misère et la mise en coupe réglée d'une partie de ces migrants, les contraignant à des activités délinquantes dont ils tirent des profits réinvestis à l'étranger", ajoute-t-il.
Plus de coopération policière
Face à ces problèmes de délinquance, Manuel Valls compte ainsi sur "l'intense coopération policière avec les autorités roumaines, mais aussi nos voisins espagnols, belges, allemands, italiens soumis aux mêmes phénomènes".
Le ministre de l'Intérieur souligne également l'importance "des actions humanitaires et des initiatives décentralisées" pour répondre aux problèmes d'insertion des Roms. "Il affirme que les "réponses premières sont d'abord à trouver dans les pays d'origine" auxquels "il revient d'assumer leurs responsabilités d'intégration de leurs minorités et de mettre un terme aux discriminations locales".
80% des Français pour les expulsions
Pour Manuel Valls, ces expulsions ne sont par ailleurs pas de son seul fait. Il assure que l'évacuation de campements résulte de "décisions prises par les tribunaux". Il précise également qu'il a demandé aux préfets "de favoriser les solutions au cas par cas, après examen social des situations".
Critiqué pour mener une politique similaire à celle de l'UMP, Manuel Valls explique : "aucune politique publique que je mène ne sera focalisée sur tel ou tel groupe culturel". Le ministre refuse que "les uns (soient) montés contre les autres", assure qu'il n'y a pas "une communauté qui serait visée dans son ensemble ou ostracisée", et justifie les mesures d'éloignement prises.
Selon une enquête d'opinion, réalisée par l'institut Ifop, 80% des personnes interrogées répondent "très favorable" ou "plutôt favorable" quand on les interroge sur "le démantèlement de camps illégaux de Roms actuellement réalisé par les forces de l'ordre".