Contexte. Ce n’est plus pour ou contre les Roms, mais pour ou contre Manuel Valls. Ce week-end, la situation a tourné au bras de fer, avec plusieurs ténors de la gauche de la gauche qui se sont relayés pour dénoncer les propos du ministre de l’intérieur. Qui a décidé de répliquer, et Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, décrypte comment.
Une stratégie en trois temps. La contre-offensive de Manuel Valls se déroule en trois temps. Tout d’abord, il s’est attelé à dénoncer un acharnement contre sa personne, ce qu’il a commencé à faire dimanche soir sur BFMTV. Et le ministre de l’Intérieur - une conversation téléphonique nous l’a prouvé - connaît par cœur les attaques proférées par Mélenchon, Emmanuelli ou Duflot. Pas question toutefois de personnaliser sa réponse : il dénoncera les excès de tous avec la même force.
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Ensuite, dans un second temps, Manuel Valls a fait valoir qu’il n’est pas seul. Que sa politique si critiquée par les uns est soutenue par les autres. C’est le sens de la tribune de 16 élus socialistes publiée dans le Journal du Dimanche. Parmi eux, quelques figures de la vie locale comme Gérard Collomb (maire de Lyon, en photo)) ou Daniel Vaillant, maire du 18e arrondissement de Paris mais aussi ancien ministre de l’Intérieur sous Lionel Jospin), sont venus rappeler quelques vérités du terrain, à savoir que le dossier Rom est bien "un problème" à régler. Les élus proches de Manuel Valls assurent aussi – mais discrètement – que certains ministres ont appelé Manuel Valls pour lui signifier leur soutien. La troisième étape sera la plus simple : Passer à autre chose, faire comme si la polémique était close. C’est ce qu’il fera lundi, en en annonçant un an après son discours aux forces de police et de gendarmerie des bons résultats dans les 64 zones de sécurité prioritaire.
"Je connais les règles de la politique". Manuel Valls va bien, reste droit dans ses bottes, et quand on l’interroge sur la façon dont il vit ce moment, il a cette réponse : "je connais les règles de la politique". Traduisez : "j’encaisse et je n’attends rien de personne." Mais si les sondages sont avec lui, le ministre de l’Intérieur a quand même une crainte : que son image d’homme de gauche soit vraiment dégradée. Mais son combat est idéologique, et il parie sur une victoire de ses idées à long terme.