Elle est arrivée à pied. Son prédécesseur, Philippe Martin, a pris le chemin inverse. Lui aussi à pied. Au ministère de l'Ecologie, l'exercice physique était quasi obligatoire, mercredi après-midi pour cette passation de pouvoirs. Après un court entretien, le désormais ex a remercié et la nouvelle a promis. Récit d'une transition à l'Ecologie.
Le même poste, 22 ans après. En 1992, pour sa première entrée au gouvernement, Ségolène Royal occupait exactement le même poste. "Je suis très honorée d'être chargée de cette mission passionnante et difficile, cette mission de l'écologie qui relie chaque personne dans sa vie quotidienne aux enjeux planétaires", a lancé Ségolène Royal, mercredi après-midi dans la cour de l'hôtel Roquelaure. L'actuelle présidente de la région Poitou-Charentes en a également profité pour énumérer ses actions en faveur du développement durable lors de ses divers mandats.
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Royal ne cache pas ses ambitions. "L'avenir productif appartient aux nations qui auront compris la fragilité de notre système", a lancé une Ségolène Royal très ambitieuse. Et de poursuivre : "à nous de protéger ce système écologique fragile, à nous de le réparer, à nous d'en inventer le futur en faisant de la France l'une des première puissances écologiques d'Europe".
Philippe Martin règle ses comptes avant de partir. Si Ségolène Royal a débuté sa nouvelle mission par un discours ambitieux, son prédécesseur, lui, est apparu légèrement rancunier à l'endroit du Premier ministre. "Je veux remercier Jean-Marc Ayrault, Premier ministre socialiste et de gauche", a-t-il d'abord lâché. Son successeur appréciera.
Avant de remercier ses collaborateurs, Philippe Martin a balancé des petites piques sur tout le monde. "Je ne rentrerai pas dans le club des anciens ministres de l'Environnement qui, une fois qu'ils ont quitté cette maison, savent toutes les solutions qu'il faudrait mettre en œuvre alors qu'ils ne l'ont pas fait lorsqu'ils y étaient". Si Delphine Batho, la première à occuper le poste pendant le gouvernement Ayrault, a regardé cette passation de pouvoirs à la télévision, elle aura sans doute apprécié.
Et une dernière petite vacherie pour la route pour les Verts. "Ce qui m'a troublé dans les jours que nous venons de vivre, c'est qu'on ait pu envisager un temps de revenir un temps à l'époque où l'on déléguait l'écologie aux écologistes", a conclu Philippe Martin, visiblement rancunier.
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