"Le système Sarkozy est aujourd'hui corrompu". Mardi soir, sur TF1, Ségolène Royal a fait un retour fracassant sur le devant de la scène politique, fustigeant sans concession "le pouvoir corrompu" de Nicolas Sarkozy.
"Une totale impunité"
Revenant sur l'affaire Bettencourt et la polémique Woerth, la présidente de la région Poitou-Charentes a asséné : "C'est un pouvoir qui mélange les biens privés et les biens publics", "c'est un pouvoir qui perd tout sens du bien commun", "c'est un pouvoir qui profite d'une totale impunité" et "c'est un pouvoir qui est corrompu", a-t-elle lancé.
"Dans quel autre pays, un ministre serait encore en place dans les conditions que les Français connaissent aujourd'hui ?", a poursuivi Ségolène Royal, évoquant l'orage politique qui touche le ministre du Travail, Eric Woerth. "Je demande une enquête impartiale et je demande ce qui se fait dans n'importe quel autre pays ... il y a un effondrement des valeurs morales", a insisté l'ex-candidate PS à la présidentielle.
Dans l'après-midi, les députés PS avaient également exigé, lors des questions au gouvernement, une commission d'enquête parlementaire sur les "aspects judiciaires et fiscaux" de cette affaire Bettencourt.
La droite indignée
A droite, les réactions aux propos de Ségolène Royal ont été sans appel. L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a notamment jugé "inacceptables" ces "injures". "Avec Ségolène Royal, ce qui est excessif est insignifiant", a-t-il ajouté, réclamant un "apaisement" du débat.
Les porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé ont, pour leur part, dénoncé des "propos ignobles" et "les bassesses populistes" de l'ex-candidate à la présidentielle. "Ségolène Royal a choisi depuis bien longtemps d'agresser le président de la République pour faire parler d'elle", a estimé Frédéric Lefebvre avant de s'indigner : "C'est réussi mais à quel prix? Ce cynisme est incompatible avec de hautes fonctions publiques".
Même la Défense réplique
Enfin, même le ministère de la Défense a répliqué aux propos de la présidente de la région Poitou-Charentes. "Le nouvel Airbus A330 gouvernemental, comme tous les Airbus actuels de la flotte du ministère de la Défense, n'aura absolument pas vocation, en aucune façon et à aucun moment, à être utilisé à des fins privées. Il sera exclusivement dédié à l'accomplissement de missions de transport pour les déplacements officiels du chef de l'Etat et des principaux membres du gouvernement", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Sur TF1, Ségolène Royal avait estimé que Nicolas Sarkozy "devrait donner l'exemple, comme l'a dit Dominique de Villepin, et renoncer à l'achat de son avion privé" de "180 millions d'euros".
Une intervention qui tombe à pic
L'intervention de Ségolène Royal a lieu quelques jours avant un grand week-end dans son fief picto-charentais de Melle et avant la convention sur la rénovation du PS, samedi à Paris.