"Moi qui avais entendu toute mon enfance et toute mon adolescence 'tu ne feras pas d'études supérieures' (...) 'tu es destinée à rester aux fourneaux', j'ai forcé ce destin", a vendredi déclaré la candidate du PS devant environ 1.500 personnes, en majorité des jeunes, réunies au B.Box, une boîte de nuit de Clermont-Ferrand. "J'ai été poussée par l'école de la République, par les enseignants qui m'ont dit 'il faut continuer', j'ai pu bénéficier d'une bourse pour continuer mes études supérieures, j'ai eu accès à la formation et je me suis dit un jour 'pourquoi je n'essayerais pas'. Tel est le message que je veux vous transmettre", a-t-elle ajouté, déclenchant un tonnerre d'applaudissements. "Je veux que chacun d'entre vous, chaque jeune fille, chaque jeune homme dans la France que nous aimons, puisse se dire 'pourquoi moi aussi je n'essayerai pas de forcer mon destin ?'". "Forcez votre vie !Saisissez votre liberté !", a-t-elle martelé. Dans son discours d'une vingtaine de minutes, précédé par plusieurs déclarations de jeunes impliqués dans la vie associative ou économique, la candidate a répété qu'elle voulait construire "un nouveau pacte, une nouvelle donne avec la jeunesse". Elle a exposé les principales propositions de son "pacte présidentiel" destinées aux jeunes, notamment l'allocation autonomie et le "droit au premier emploi". Ségolène Royal a une nouvelle fois déclaré qu'aucun jeune qualifié ou diplômé ne pourrait rester plus de six mois sans emploi ou formation si elle est élue. La candidate a évoqué les "emplois tremplins" à destination des jeunes diplômés ou qualifiés. Avec ce système, qui prévoit le financement par les pouvoirs publics de la totalité des salaires et charges pendant six mois, elle a dit vouloir créer 500.000 emplois de ce type en cinq ans. Elle est également revenu sur le "contrat première chance" dévoilé vendredi, destiné aux jeunes de plus de 16 ans sans qualification embauchés dans les entreprises de moins de dix salariés dans les secteurs de l'artisanat et du commerce. Les pouvoirs publics financeraient l'intégralité de leur salaire et des charges pendant un an. "Je veux que l'Etat vous donne la possibilité de forcer votre destin, de saisir votre liberté, de construire votre vie", a déclaré Ségolène Royal, invitant les jeunes à être "une jeunesse "qui sait se lever lorsqu'elle sent que l'injustice progresse", et les félicitant de leur lutte contre le Contrat première embauche (CPE) l'an dernier.