Ségolène Royal n'a pas dit son dernier mot. "J'irai chercher les voix une par une", a assuré, lundi, la candidate en marge d'un porte-à-porte dans les quartiers populaires de La Rochelle. "Je ne manque pas de courage et j'espère bien y arriver", a encore fait valoir la présidente de la région Poitou-Charentes qui se trouve dans une position délicate dans la 1ère circonscription de Charente-Maritime face à Olivier Falorni.
La droite fera barrage à Royal
Car son rival Olivier Falorni, dissident PS, pourtant arrivé second du premier tour, refuse de jeter l’éponge. Provocation ultime pour son camp, il est allé déposer, dès lundi après-midi, sa candidature pour le second tour.
Ce duel fratricide, qui désole le PS, fait les délices de la droite. Absente du second tour, l’UMP - par la voix de l’ancien ministre Dominique Bussereau - appelle ouvertement depuis lundi à voter "tout sauf Royal".
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A ce stade, "ce n'est pas de la politique, c'est de la manipulation et des opérations d'appareil", enrage Ségolène Royal, qui voit ici ses rêves de présidence de l’Assemblée s’éloigner.
"Il faut que les électeurs de gauche, les écologistes, les centristes humanistes, tous ceux qui ne veulent pas mélanger leurs voix aux voix sarkozystes viennent massivement sur la candidate légitime'", a-t-elle insisté, précisant au passage qu'on la "voyait davantage sur le terrain que celui qui [la] traite de parachutée alors que elle est dans sa région".
Royal, soutenu par les ténors du PS
La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a ensuite confié à la presse "avoir eu au téléphone Martine Aubry, François Hollande, Jean-Michel Baylet pour les radicaux, Jean-Marc Ayrault (...).Ils sont à fond sur la clarté et très choqués que des voix sarkozystes soient appelées pour soutenir le candidat dissident".
Selon elle, François Hollande a même fait "savoir clairement" à Olivier Falorni qu'il "y a des règles en politique, qu'il ne pouvait pas se prévaloir de son soutien, qu'il fallait respecter le suffrage universel, que [elle était] la seule candidate de la majorité présidentielle".
Une (trop) courte avance ?
Mais concrètement Ségolène Royal a-t-elle une chance de l'emporter dimanche prochain ? Selon un sondage Ifop pour Sud Ouest publié juste avant le premier tour, dans l'hypothèse duel fratricide entre Royal et Falorni, la présidente de Poitou-Charentes l'emporterait avec une très courte majorité : 51 % contre 49 % pour Olivier Falorni. Serré.