L’INFO. La partie de ping-pong se poursuit entre les responsables socialistes au sujet de la contribution climat énergie. Vendredi, en ouverture des universités d’été du PS à La Rochelle, Ségolène Royal a jugé que ce n'était "pas le moment de mettre un impôt supplémentaire", jugeant que l'écologie ne devait "pas être une punition". Un tacle au ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, qui avait annoncé la veille que la création d'une contribution climat énergie, plus connue sous le terme de "taxe carbone", avait été "actée" par le Premier ministre.
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"Pas favorable". Ségolène Royal s’est ainsi nettement démarquée de Philippe Martin. "Avant de mettre des impôts, il faut s'assurer que les consommateurs peuvent vraiment avoir le choix entre les produits propres et ceux qui ne le sont pas", a-t-elle souligné. "Donc, il faudrait d'abord développer la voiture électrique, avant de taxer l'essence, sinon les gens vont se sentir pris en otage par un impôt supplémentaire auquel je ne suis pas favorable tant qu'il n'y a pas de liberté de choix", a-t-elle ajouté.
Le risque de "casser la croissance". "Aujourd'hui, les Français veulent davantage de revenus", a poursuivi Ségolène Royal. "Puisque la croissance repart, attendons de voir ce que la croissance va donner", a-t-elle lancé, soulignant qu'il y avait "le risque de casser la faible croissance qui est en train de se dessiner".
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Martin précise son propos. Les propos de la présidente de la région Poitou-Charentes ont fait réagir Philippe Martin qui a précisé ses dires concernant la contribution climat énergie. "Il ne s'agira pas d'une taxe nouvelle, supplémentaire", a expliqué le ministre. "S'il s'agissait d'une taxe nouvelle, je serais contre, comme j'étais contre la taxe carbone", a-t-il souligné. Avant d’enfoncer le clou : "Nous sommes en train de travailler un dispositif qui n'aura aucune incidence en termes de pression fiscale sur les Français en 2014".
Cazeneuve sur la même ligne. Les propos de Philippe Martin ont été confirmés plus tard dans la soirée vendredi par Bernard Cazeneuve, le ministre délégué au Budget, qui a affirmé que la contribution climat énergie n'était "pas une fiscalité de plus".