La région Poitou-Charentes est l’une de celle qui a payé le plus fort tribut au passage meurtrier de la tempête Xynthia sur l’Ouest de la France. " C’est une catastrophe nationale, c’est une tempête tragique", a confirmé la présidente de la région, Ségolène Royal, lundi sur Europe 1. "Actuellement, les pompiers sont en train de rechercher des corps dans les maisons et le bilan pourrait encore s’alourdir."
L'intégralité de l'interview de Ségolène Royal sur Europe 1 :
"Une formidable mobilisation humaine"
La candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 s’est dite "sous le choc". Mais elle veut désormais retenir la mobilisation de la population sur place. "L’heure est à la solidarité très forte, à la mobilisation pour soutenir les victimes, qui ont eu peur de perdre la vie. On est très traumatisés. Ce matin (lundi), il y a de la désolation, de la tristesse, mais aussi une formidable mobilisation humaine." Et de citer en exemple "les lycéens, les étudiants qui se sont mis à disposition des pompiers pour nettoyer les maisons".
Au niveau des autorités, Ségolène Royal a annoncé une "réunion extraordinaire du conseil régional pour débloquer des aides d’urgence. Nous voulons rester très unis pour surmonter très rapidement cette épreuve, pour que la région se remette debout rapidement. Je suis convaincue qu’avec la mobilisation ici, le courage des habitants, le rassemblement au-delà des clivages politiques, pour que tout ça devienne rapidement un mauvais souvenir. Et en même temps, en tirer les conséquences pour que ça ne se reproduise pas."
"Personne ne pouvait prévoir"
Sur les responsabilités éventuelles du drame, même "s’il y aura de toute façon un travail de bilan à faire avec les pompiers", Ségolène Royal ne veut accabler personne. "La météo a bien fonctionné, puisqu’il y a eu une alerte rouge. Personne ne pouvait prévoir la concomitance des trois phénomènes météo : le point de grande marée, la formation d’une dépression et des vents d’ouest très rapides. Jamais personne n’aurait pu prévoir que la montée des eaux serait si rapide et si haute."
La présidente de la région Poitou-Charentes veut désormais se concentrer sur la reconstruction de "digues suffisamment puissantes, suffisamment solides, suffisamment hautes. Elles sont très anciennes, ces digues. Elles n’étaient peut-être pas faites pour résister à un tel choc. Il faut maintenant en tirer les conséquences et refaire des ouvrages qui puissent être plus résistants. Et j’espère que l’Etat nous donnera le moyens de reconstruire ces digues, mais je n’en doute pas un instant."