Ségolène Royal passe la vitesse supérieure. Habituée des coups d'éclat, la présidente de la région Poitou-Charentes a de nouveau pris de court les socialistes, en annonçant lundi sa candidature aux primaires du PS.
Elle a tout intérêt à jouer sa carte personnelle
"Le moment est venu d'avancer dans la clarté et la simplicité : ma réponse est oui", a assené, dans La Nouvelle République et Centre Presse, Ségolène Royal alors qu'elle était interrogée sur ses ambitions pour 2012. L'ex-candidate de 2007 avait pourtant assuré qu'elle attendrait juin et le dépôt officiel des candidatures pour se déclarer.
Ségolène Royal, largement distancée dans les sondages par Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, avait tout intérêt à jouer sa carte personnelle rapidement. Attendre juin et la décision de DSK ou celle de la première secrétaire du PS aurait probablement sonné le glas de ses ambitions.
Avec sa décision de lundi, en revanche, Ségolène Royal distance Martine Aubry, qui semble désormais paralysée par ce qu'elle avait présenté, la semaine dernière sur France 2, comme un pacte de non-agression entre elle, Ségolène Royal et DSK.
Accélérer le tempo au PS
Pour l'heure, la direction du PS n'a fait aucun commentaire sur cette candidature. Mais le coup d'éclat de l'ex-candidate à la présidentielle apporte de l'eau au moulin de ceux qui plaident pour une accélération du calendrier des primaires, reconnaît Stéphane Le Foll, bras droit de François Hollande. "Nous défendons depuis toujours l'idée qu'il faut que le candidat du PS soit désigné avant l'été pour rassembler comme il faut et faire la bonne campagne" présidentielle, ajoute le député européen.
"La candidature de Ségolène Royal n'est pas surprenante. Pour autant, elle nous renvoie à notre propre calendrier", renchérit, sur Europe 1, le député Bruno Le Roux avant de préciser : "Il faut certainement revoir notre propre dispositif : cela ne peut pas durer un an (...). Il faut qu'avant le 15 juillet, nous ayons désigné notre candidat et ce calendrier".
Royal veut faire face à une droite, déjà en campagne
"Je sais d'expérience qu'il faut plus que quelques mois pour se préparer et pour rassembler", explique de son côté Ségolène Royal pour justifier sa décision d'accélérer le tempo face à une droite "déjà en campagne" depuis le remaniement. Dans les semaines à venir, elle promet d'ailleurs d'aller "à la rencontre des Français, ceux qui souffrent comme ceux qui espèrent".
Dans la course à l'investiture socialiste, Ségolène Royal rejoint Manuel Valls et Arnaud Montebourg qui se sont officiellement déclaré pour 2012. Le 11 décembre prochain, elle prononcera un discours sur l'égalité réelle lors de la convention du PS. Une déclaration qui pourrait prendre des allures de "discours officiel de candidature"...
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