"Déshonorant" pour Nadine Morano, "scandaleux" pour Benoist Apparu, "calomnieux et diffamatoires" pour Salima Saa. Dimanche et lundi matin, les ténors de l'UMP se sont indignés après des propos de Ségolène Royal, jugeant que Nicolas Sarkozy a "absolument besoin d'être réélu pour être couvert par l'immunité présidentielle".
Le président-sortant, "a peur de perdre, de la sanction des Français. Il a peur parce qu'il va perdre son immunité présidentielle, et on connaît tous les problèmes de corruption qui ont émaillé ces cinq années", a assuré l'élue socialiste, dimanche sur France 5, provoquant un tollé à droite.
"LAISSONS-LES DANS LA BOUE"
Nadine Morano, ministre chargée de l'Apprentissage et déléguée générale de l'UMP, a ainsi qualifié dans un communiqué les propos de Ségolène Royal d'"abjects" et de "diffamatoires". "Ségolène Royal a démontré qu'elle était descendue bien bas dans le paysage politique, celui de l'injure et du degré zéro des arguments", estime Nadine Morano.
Condamnation également de la part de Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP. "Après les propos de François Hollande traitant Nicolas Sarkozy de sale mec ou de président anormal (...), voilà désormais la très médiatique Ségolène Royal qui verse dans la diffamation et l'injure", écrit cette dernière.
"Quand je pense que François Hollande trouve la campagne violente ! De qui se moque-t-on !", a renchéri, le ministre chargé du Logement, Benoist Apparu, lundi sur Twitter. Sur le même site, la porte-parole de Nicolas Sarkozy s'est, elle, demandé si le compte Twitter de Ségolène Royal n'avait pas été piraté tant ses réactions "outrancières", selon elle.
Henri Guaino, conseiller spécial du président Sarkozy, a enfin estimé sur Europe 1, que cette polémique était "ignoble". "C'est ignoble ! Voilà, c'est ignoble. Et heureusement, le candidat que je soutiens ne fait pas cela".
VALLS SOUTIENT ROYAL
Du côté de la gauche, Manuel Valls, le directeur de la communication de campagne de François Hollande, a lui appuyé et partagé le jugement de l'ex-candidate de 2007. "Il y a eu une belle illustration de ce propos de Ségolène Royal. Bernard Tapie est venu expliquer à la télévision qu'il soutenait Nicolas Sarkozy parce que ce dernier a sauvé le système bancaire. Il aurait dû traduire simplement : par le fait que Nicolas Sarkozy a sauvé Bernard Tapie et son épargne", a insisté le député-maire d'Evry, sur RTL.
"Il y a une collusion évidente entre Nicolas Sarkozy et le système financier de ce pays. Il faudra que la justice puisse voir plus clair sur ce qui s'est passé notamment sur cette affaire Bernard Tapie", a-t-il poursuivi.