La nomination. A défaut "d'entrer dans le dispositif", Ségolène a fini par se trouver un point de chute à la Banque publique d'investissement. "La Dame du Poitou" y occupera les fonctions de vice-présidente et de porte-parole. Elle sera officiellement désignée jeudi lors de la première réunion du conseil d'administration, a annoncé sur France Inter Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des dépôts et à ce titre président de la BPI.
Un maigre lot de consolation. Celle qui rêvait d'un grand ministère ou du perchoir à l'Assemblée nationale doit donc se contenter, pour l'instant, de la vice-présidence de la Banque publique d'investissement. Un poste qu'elle estime malgré tout "en cohérence avec ses idéaux". "Je suis heureuse de pouvoir être utile dans cet exercice nouveau de la mise en place d'un outil financier, efficace, compte tenu de l'expérience que j'ai pu avoir", a-t-elle déclaré, peu après l'annonce de sa future nomination. "J'ai préfiguré cette banque publique dans ma région, je sais que ça marche". Même si la BPI n'est pas franchement connue du grand public, Ségolène Royal pourra au moins se servir de sa fonction de porte-parole comme vitrine médiatique.
L'ami Jouyet fait sa promo. "Compte tenu de ses capacités, si j'ose m'exprimer ainsi, en terme de communication, [Ségolène Royal] pourra jouer un rôle important en tant que porte-parole de la BPI", a vanté Jean-Pierre Jouyet. "Comme c'est un conseil paritaire, le fait qu'il y ait un président homme et une vice-présidente femme est une bonne chose et puis c'est un tandem entre un haut fonctionnaire et une grande responsable politique. Je pense qu'elle saura bien porter la parole de la Banque publique d'investissement sur le plan politique", s'est encore félicité celui qui était le camarade de promotion de Ségolène Royal et François Hollande à l'ENA.
Une fonction non rémunérée. Et pour couper court à toute polémique, Ségolène Royal a précisé sur son compte Twitter que sa fonction à la Banque publique d'investissement ne serait pas rémunérée et qu'elle assurerait sa fonction "en toute modestie".
Au sein du Conseil d'administration de la BPI, comportement exemplaire : fonction gratuite, pas de rémunération et surveillance des dépenses— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 20 février 2013
Servir modestement mais efficacement une grande idée : la B. P. I., banque des territoires, des PME, de la mutation écologique.— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 20 février 2013
Mais la BPI, c'est quoi au fait ? Avec une capacité d'investissements de l'ordre de 35 à 40 milliards d'euros, la BPI devra à la fois accorder des prêts aux PME et investir en capital dans ces mêmes sociétés pour les "accompagner tout au long leur développement" et "les aider à soutenir l'innovation". En clair, ce sera le bras économique armé de la politique du gouvernement.