La question est en train de s’imposer comme l’un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle. Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes et candidate à la présidentielle en 2007, est revenue mercredi sur Europe 1 sur le dossier du nucléaire. La candidate malheureuse à la primaire socialiste pour 2012 s’est déclarée "favorable à la sortie de la dépendance au nucléaire". Pour elle, "cela crée des activités et des emplois" et représente une "façon d’empoigner le futur".
Or, l’accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ne prévoit qu’une diminution de la part du nucléaire dans l’énergie française. Le candidat des socialistes pour 2012, François Hollande, souhaite que cette part passe de 75% à 50% d’ici 2025. Une proposition qui a été retenue dans l’accord au terme de tractations difficiles entre les deux partis. Commentant cet accord, Ségolène Royal a affirmé qu’un "consensus" avait été trouvé. "Je trouve sain qu’il y ait des débats politiques", a-t-elle ajouté.
Pas de calendrier
Si Ségolène Royal souhaite réduire la dépendance au nucléaire, elle ne s’est cependant pas montrée très précise sur le calendrier. "Nous verrons cela au moment de la mutation énergétique", a-t-elle simplement dit. "Lorsque nous monterons en puissance sur les énergies alternatives, alors nous pourrons envisager la sortie du nucléaire", après avoir réduit la dépendance de la France à ce type d’énergie.
Il y a un mois, Ségolène Royal avait déjà affirmé, lorsqu’elle était encore en lice pour la primaire PS, que si elle était élue, elle entendait arrêter la construction de l’EPR de Flamanville et en faire un site tourné vers la recherche, "les nouvelles énergies et les technologies du démantèlement". La question de l’EPR de Flamanville a constitué l’un des principaux points d’achoppement entre le PS et EELV, les deux partis décidant finalement d’acter leur désaccord dans le texte.
"Eviter les anathèmes"
Si les deux partis ont à peu près réussi à accorder leurs violons, la polémique n’est pas pour autant terminée : Eva Joly, la candidate d’EELV, mécontente de l’accord confus autour du nucléaire, s’en est prise aux socialistes, les accusant d’avoir cédé au lobbying d’Areva et qualifiant l’entourage de François Hollande d’"archaïque". "Ça me choque", a commenté mercredi Ségolène Royal.
L’ex-candidate a appelé à "éviter les anathèmes, surtout entre partenaires qui ont vocation à gouverner ensemble". Quant à savoir si Eva Joly doit maintenir sa candidature, Ségolène Royal juge qu’il "faut qu’elle aille jusqu’au bout… surtout d’une convergence avec les socialistes".