"On" la dit "alcoolique", "homosexuelle", "mariée à un avocat islamiste", "atteinte d'une tumeur au cerveau"... Martine Aubry est, depuis quelques jours, visée par toutes sortes de rumeurs relayées par les médias et par Internet.
Dans le Journal du dimanche, la candidate à la primaire socialiste balaye ces "conneries" ... et menace leurs auteurs de poursuites judiciaires. "Je ne crains pas une campagne vile; les attaques, j’en ai suffisamment reçues dans ma vie pour être blindée. Et puis il y a la justice pour répondre", a-t-elle confié au JDD. "J’ai des témoignages, je peux porter plainte contre ceux qui ont diffusé les rumeurs", assure encore la maire de Lille.
"C’est organisé", assure l'entourage d'Aubry
A qui pense Martine Aubry ? "Aux sarkozystes", assure le journal. La candidate à la primaire socialiste aurait d'ailleurs décroché, en personne, son téléphone pour s'expliquer, à ce sujet, avec "un haut responsable de l’Élysée". Jacques Toubon, lui aussi, aurait eu droit à un coup de fil de l'intéressée après des sorties dans un dîner revenues aux oreilles de la première secrétaire.
Pour les proches de Martine Aubry, il s'agit pourtant plus que de simples "ragots" colportés lors de mondanités : la propagation des rumeurs est orchestrée. "Après l’affaire new-yorkaise, ces attaques montent beaucoup, c’est organisé, ça passe par des mails envoyés en très grand nombre", rapporte ainsi l'entourage de Martine Aubry au JDD.
"Une stratégie de victimisation", dénonce Morano
La majorité présidentielle est-elle impliquée dans la propagation de ces rumeurs ? Dans les colonnes du JDD, la déléguée générale de l’UMP, Nadine Morano, rejette catégoriquement cette hypothèse. "L'UMP condamne toutes les méthodes qui consistent à salir un homme ou une femme politique. L’UMP ne salit pas. Tous les politiques sont des victimes potentielles d’Internet, qui peut se transformer en déversoir à insultes. Un torrent de saloperies est déversé depuis le début du quinquennat sur Nicolas Sarkozy", juge la ministre chargée de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle.
Et Nadine Morano d'insinuer que Martine Aubry cherche à instrumentaliser les rumeurs la visant. "Je pense qu’elle entre dans une stratégie de victimisation pour dissimuler la pauvreté du programme socialiste et les ratés de son entrée en campagne. Elle se pose en victime pour faire parler d’elle. La vérité, c’est que le PS est englué dans sa guerre des primaires", assène ainsi Nadine Morano.
Le patron de l'UMP, Jean-François Copé n'a pas détoné en fustigeant dimanche "une entourloupe des socialistes pour gagner du temps". "L'UMP a bon dos pour tout, ce sont des méthodes absurdes et ridicules. Vivement que les socialistes s'occupent du fond", a-t-il ajouté.
Montebourg "solidaire" de la première secrétaire
Dans le camp socialiste, Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la primaire, a exprimé dimanche "sa solidarité totale avec Martine Aubry" à l'occasion du Grand Rendez-vous. Le député voit dans ces rumeurs le signe que "la droite semble détester ces primaires" au point, selon lui, de "vouloir les saboter en utilisant tous les expédients".
Invité de C'est arrivé demain sur Europe 1, Dominique de Villepin a, lui, déploré ces rumeurs "ignobles" et appelé chacun à "ne pas faire de la politique comme cela et à ne pas jouer avec cela".