"Les journalistes ne peuvent pas dire les choses qu'il savent (je pourrais vous en donner beaucoup d'exemples, que vous connaissez comme moi) parce qu'ils tombent sous le coup de la diffamation", a lancé, lundi soir sur la chaîne Canal + Luc Ferry, philosophe et l'ex-ministre, avant de mettre en cause "un ancien ministre", sans le nommer.
"Le problème c'est : est-ce que l'on veut une presse qui fait fi du principe de la diffamation et du respect de la vie privée, ou pas ? Est-ce qu'on veut une presse à l'américaine ou pas ?", s'est ensuite interrogé l'ex-ministre de l'Education nationale. "Regardez, le dernier exemple en date est frappant. Dans les pages du Figaro Magazine de cette semaine, vous avez un épisode qui est raconté d'un ancien ministre, qui s'est fait poisser à Marrakech, au Maroc, dans une partouze avec des petits garçons (...). L'affaire m'a été racontée par les plus hautes autorités de l'Etat, en particulier par le Premier ministre", a-t-il précisé.
Interrogé sur les preuves dont il disposait sur cette affaire, Luc Ferry a répondu "qu'évidemment", il n'en disposait pas. Mais, "j'ai des témoignages des membres de cabinet au plus haut niveau, et des autorités de l'Etat au plus haut niveau. Si je sors le nom maintenant, que je lâche le nom dans la nature, premièrement c'est moi qui serais mis en examen et je serais à coup sûr condamné même si je sais que l'histoire est vraie. Là, il y a un principe de transgression du respect à la vie privée et de la diffamation, qui, là quand même, pèse sur les journalistes, à juste titre...", a conclu l'ancien ministre.