"La dernière fois ...". Le ton monte dans le bras-de-fer entre la mairie de Marseille et le ministère de l'Education. Le recteur de l'académie d'Aix-Marseille a fermement assuré jeudi que la réforme des rythmes scolaires s'appliquerait à la rentrée à Marseille, malgré l'opposition du maire de la ville Jean-Claude Gaudin. "Les projets d'organisation du temps scolaire que nous avons reçus (de la mairie de Marseille, Ndlr) ne sont pas du tout conforme aux deux décrets (sur les rythmes scolaires, Ndlr). Nous assumerons la responsabilité qui est la nôtre et nous arrêterons le temps scolaire", a prévenu le recteur Ali Saïb.
"Néanmoins, j'ouvre encore une fois la porte, et ce sera la dernière fois. Si je recevais dans les heures qui suivent un projet conforme à l'un de ces décrets, je l'étudierais avec bienveillance", a poursuivi le recteur.
Le recteur met un ultimatum. Si tel n'était pas le cas, "j'imposerais une organisation du temps scolaire où les élèves viendraient travailler le mercredi matin", a-t-il dit, soulignant que cette organisation relevait de la seule compétence du rectorat, alors que celle du temps périscolaire dépend des collectivités. La ville de Marseille, qui compte 73.000 enfants en maternelle et primaire, s'oppose de longue date à la réforme des rythmes scolaires. Jean-Claude Gaudin estime que cette réforme va coûter 25 millions d'euros, pour recruter des animateurs dans les 445 écoles communales, renforcer le personnel municipal et organiser les activités périscolaires.
Les impôts locaux vont augmenter. "L'ouverture des écoles le mercredi matin et les activités périscolaires entraîneront des dépenses importantes pour la ville qui ne seront pas compensées par l'aide promise par l'État. La décision de l'État nécessitera une augmentation des impôts locaux au prochain budget", a de nouveau expliqué Jean-Claude Gaudin jeudi, dans un communiqué publié après la conférence de presse du recteur.
Rythmes scolaires : le gouvernement sort l'artillerie lourde