Rythmes scolaires : ces villes votent 2014

En rouge, les villes qui ont reporté l'application de la réforme à 2014. En bleu, celles qui hésitent. © MICKAEL ROBIN/EUROPE 1
  • Copié
Benjamin Bonneau (avec Mickael Robin, infographie) , modifié à

ZOOM - Des maires PS, dont Martine Aubry, n’appliqueront la réforme Peillon qu’en 2014.

Le suspense est en passe de prendre fin. Les maires ont certes jusqu’au 31 mars pour décider s’ils passent dès 2013 à la semaine de 4,5 jours à l’école ou s’ils demandent un report à 2014, mais nombre d’entre eux ont déjà tranché. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour Vincent Peillon…

A Lille, Aubry a tranché. Le gouvernement attendait sa décision avec impatience. Et fébrilité. Parce que c’est elle, et parce que c’est Lille, le verdict de Martine Aubry était symbolique. Comme l’a révélé Europe 1 lundi matin, l’ancienne patronne du Parti socialiste a décidé d’attendre 2014 pour appliquer la réforme dans sa ville. "Elle a bien insisté sur le fait que c’est une réforme au service des enfants et que l’on prendrait donc le temps de faire un beau projet, de qualité. On a une année pour travailler ensemble. Elle nous a bien rassurés", a confié Catherine Catteau, directrice de l’école maternelle Jules Simon. Pour sauver la face du gouvernement, Martine Aubry a toutefois l’intention de faire un geste de bonne volonté : appliquer la réforme dans certaines écoles pilotes dès la rentrée prochaine.

>> A LIRE AUSSI : Aubry fait faux bond sur les rythmes scolaires

Ces villes de gauche qui ne jouent pas le jeu. Si le rejet des grandes municipalités de droite n’a rien de surprenant (Marseille, Nice, Bordeaux), Vincent Peillon ne s’attendait certainement pas à voir les métropoles de gauche lui mettre des bâtons dans les roues. "J'ai décidé d'attendre 2014" a ainsi annoncé Gérard Collomb, mi-février dans le quotidien régional Le Progrès, car "il faut du temps pour que les choses puissent se faire de manière efficace" et aussi car "le problème financier est extrêmement important".

A Montpellier, Hélène Mandroux (photo) a pris la même décision car "ce qui [lui] importe, c’est la qualité. On ne peut pas passer comme ça à quatre jours et demi". A Dunkerque, ville dirigée par le socialiste Michel Delebarre, le conseil municipal de Dunkerque a voté lundi le report à la rentrée 2014, tout comme Amiens. Roland Ries n’a pas formellement annoncé sa décision, mais Vincent Peillon a des raisons de ne plus compter sur la ville de Strasbourg : “la discussion doit encore être poursuivie, mais je ne suis pas spécialement attaché à une mise en œuvre de cette réforme de façon précipitée”, a prévenu le maire socialiste.

Emblématique de son action à la tête du ministère de l’Education nationale, la réforme de Vincent Peillon, qui a été étudiée la semaine dernière à l’Assemblée nationale, voit donc son calendrier fortement contrarié. Pour sauver les apparences, il a même abaissé son objectif initial. Lui qui souhaitait que 50% des élèves soient à quatre jours et demi l’an prochain table maintenant sur 20 à 30% des écoliers. Prudence est mère de sûreté.