L’INFO. Ils grognent, râlent et vitupèrent depuis des mois contre cette réforme scolaire qui va, selon eux, coûter cher et déstabiliser les enfants. Réunis en congrès à Paris depuis lundi, les maires de France devraient donc regarder avec stupeur les résultats d’une étude réclamée par… l'Association des maires de France (AMF) : 83% des communes qui sont passées à la semaine de quatre jours et demi se déclarent ainsi satisfaites de la mise en œuvre de la réforme.
"Avec de la bonne volonté, on y arrive!" Jeudi, face à plusieurs milliers d'élus de la République, Vincent Peillon a assuré le service après-vente de "sa" réforme. Le ministre de l’Education nationale s’attendait à être chahuté, comme Jean-Marc Ayrault deux jours plus tôt. Et, comme le Premier ministre, le ministre de l’Education nationale s’en est plutôt bien sorti. Un signe que la mesure n’est pas aussi fustigée que prévue. Dans l'ensemble, les maires qui ont choisi de passer aux nouveaux rythmes scolaires dès cette rentrée ne le regrettent pas. Au prix de longues concertations, de casse-tête administratifs et financiers, ils se disent satisfaits de la manière dont la réforme se met en place dans leurs communes.
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Miser sur l'éducation "nous a paru une chance" dans un territoire en voie de "paupérisation", a par exemple expliqué Marie-Thérèse Mayzaud, maire du Sap, une commune de moins de 1.000 habitants dans l'Orne. "Nous avons des problèmes de locaux mais avec de la bonne volonté, on y arrive!", a-t-elle ajouté. "Même pour les classes de maternelle, ça peut marcher", a aussi estimé une adjointe au maire de Chambray-les-Tours (Indre-et-Loire), Agnès Monmarché-Voisine.
Tout n’est pas rose pour autant. Lors du débat organisé jeudi entre le ministre et les maires, certains, dans l’opposition, ont fustigé le coût de cette réforme, notamment en termes de recrutement de personnels. Dans l'intercommunalité, "on est à 20 animateurs, il faut qu'on en embauche 42", a par exemple raconté Régis Depaix, maire de Montcornet (Ardennes). A la tribune, Vincent Peillon s'est voulu consensuel. Et rassurant. "C'est l'engagement des élus de France dans cette cause des enfants qui a toujours su faire l'unité de la République", a-t-il commencé. Les grands principes réaffirmés, le ministre de l’Education nationale a aussi concédé le "besoin d'ajuster" la réforme, annonçant la mise à disposition temporaire de 300 agents auprès des mairies, auxquelles est demandé, a-t-il admis, "un effort sans précédent".