Le contrat remporté par STX France respecte "évidemment" les règles, a martelé vendredi soir Pierre Moscovici au micro d'Europe 1. Le ministre de l’Économie répondait ainsi aux interrogations de son homologue finlandais sur la nature du soutien des autorités françaises aux chantiers navals de Saint-Nazaire.
Royal Caribbean International (RCI), numéro deux mondial de la croisière, a en effet choisi jeudi STX France, à Saint-Nazaire, aux dépens des chantiers STX de Turku, en Finlande, avec lesquels ils étaient en compétition. Un contrat d'environ un milliard d'euros pour la construction d'un paquebot géant, sortant les chantiers navals de Loire-Atlantique d'un long et difficile passage à vide pour ses salariés.
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• Le contrat est-il légal, demande la Finlande ? "Nous voulons nous assurer que les Français ont respecté les règles de l'UE", avait déclaré vendredi le ministre finlandais de l'Economie Jan Vapaavuori lors d'une conférence de presse partiellement rediffusée sur la télévision publique YLE vendredi. Le ministre avait annoncé qu'il allait contacter la France et la Commission afin de déterminer ce qui a permis à Saint-Nazaire de remporter le contrat.
Le gouvernement finlandais, qui s'est énormément impliqué dans le dossier, a refusé à trois reprises d'accorder un prêt de 50 millions d'euros à STX Finlande pour ne pas enfreindre la loi, a souligné le ministre. A la place de ce prêt, l'Etat finlandais avait débloqué 28,3 millions d'euros de soutien à l'innovation pour les chantiers de Turku.
• "Il y a une compétition, les Français l'ont gagnée", répond Moscovici. "Nous avons tout fait pour sauver les Chantiers de l'Atlantique dans le respect parfait des règles européennes, évidemment", a déclaré Pierre Moscovici au micro d'Europe 1. "Il y a une compétition, les Français l'ont gagnée, il faut être beau joueur. C'est d'abord parce qu'il y a une excellence sur l'offre technique que le dossier a été choisi", a-t-il ajouté.
"Il faut être beau joueur" :
Plus tôt vendredi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien député de Loire-Atlantique, a reconnu qu'il s'était "personnellement" impliqué dans le dossier, comme il le fait "sur d'autres gros dossiers".
Un contrat qui tombe à pic. La commande, qui représente dix millions d'heures de travail réparties sur trois ans, intervient alors que les Chantiers STX France, qui emploient directement 2.100 personnes et 4.000 en sous-traitance, risquaient de boucler leur seconde année sans commande, ce qui les aurait placés en situation précaire.
"Il s'agit du plus gros paquebot construit à Saint-Nazaire mais ce sera aussi l'un des trois plus gros paquebots du monde" s'est félicité Laurent Castaing, le patron des chantiers navals de Saint-Nazaire, au micro d'Europe1. Et ce n'est pas tout : une option sur un deuxième paquebot livré en 2018 a également été posée par Royal Caribbean Cruise Line avec une perspective d'emploi sur 3 à 5 ans.