Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a assuré jeudi au Sénat qu'il "n'y aura pas de régularisation massive" d'immigrés, en défendant son projet de loi qui prévoit de remplacer la garde à vue des sans-papiers, devenue illégale, par une "retenue" pouvant aller jusqu'à seize heures."Je veux dire les choses de la manière la plus explicite pour éclairer le débat: il n'y aura pas de régularisation massive comme en 1981 ou 1997", a lancé le ministre en séance.
"La régularisation, c'est-à-dire la faculté pour l'administration d'admettre au séjour quelqu'un qui se maintient irrégulièrement sur le territoire, doit demeurer l'exception", a-t-il encore dit. "La situation économique et sociale de notre pays nous l'interdit", a-t-il poursuivi, après avoir rappelé la phrase de l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard qui, a-t-il jugé, "reste entièrement d'actualité" : "'La France ne peut accueillir toute la misère du monde... mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part'." "La pauvreté augmente", a souligné le ministre, "les étrangers en sont les premières victimes. Le devoir de la France (..) c'est d'accueillir dignement".