A J-4 du dernier round de l’élection présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont confrontés, mercredi soir, pour le traditionnel "débat de l’entre-deux-tours". Petites phrases, invectives, débat de fond, Europe1.fr vous résume, en trois minutes chrono', l'essentiel de ce grand oral.
# Le mot du débat : "mensonge"
"Bonsoir": François Hollande et Nicolas Sarkozy ont commencé leur débat à l'unisson. Mais quelques secondes plus tard, les candidats se jaugeaient déjà. Dans un échange sans temps morts, sans respiration, les "je peux terminer", "ce n’est pas vrai", "c'est une calomnie" ont vite ponctué les prises de paroles. Ainsi le mot le plus prononcé lors de ce débat a été le mot "mensonge". Voici un exemple d'échange tendu :
# La première invective
D'emblée,François Hollande et Nicolas Sarkozy ont joué au jeu de qui est le plus rassembleur. Nicolas Sarkozy a ainsi estimé, après une introduction de François Hollande, que le rassemblement était certes "un très beau mot, une très belle idée mais il faut y mettre des faits". "Parler à tous, y compris, ceux qui n'ont pas vos idées, c'est peut-être ce qui fait notre différence", a-t-il ensuite insisté. En guise de réponse, François Hollande a asséné : "Si vous avez le sentiment que pendant 5 ans vous avez rassemblé les Français, vous ne les avez pas divisés, pas opposés alors je vous donnerais quitus mais je sais que les Français ont eu ce sentiment d'avoir toujours été soumis à des séparations, à des clivages".
# Les petites phrases
Il y a eu le "Monsieur Sarkozy, vous aurez du mal à passer pour une victime et pour un agneau", lâché en début de débat par un François Hollande, railleur. Puis le "Monsieur Hollande, ce n'est pas le concours de la petite blague" et un " vous êtes un petit calomniateur" assénés par un Nicolas Sarkozy agacé. Il y a eu aussi quelque curiosités comme le "Martine Aubry disait... sic", du président sortant. Et puis une résurgence : "je ne suis pas votre élève", a lancé Nicolas Sarkozy. Une phrase que François Mitterrand avait déjà prononcé lors de son débat face à Valéry Giscard d’Estaing.
# Passe d’armes sur le carburant
François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont ensuite vivement opposés sur le thème de l'essence, le président sortant accusant de "démagogie" le candidat PS qui veut bloquer le prix des carburants pendant trois mois s'il est élu. "Vous allez décider administrativement de bloquer les prix, comme si la France était un ilôt isolé du monde", a ainsi attaqué Nicolas Sarkozy. "Mais qui va payer ? c'est le contribuable", a-t-il assuré soulignant que "2 centimes de moins sur le litre d'essence, c'est un milliard d'euros de déficits en plus". "Vous, vous dites je ne peux rien, je laisse les Français vivre avec ces prix des carburants" qui sont "devenus un prélèvement insupportable", a répliqué M. Hollande. "Vous dites moi, de toutes façons, je suis impuissant, je reste là, je constate". "Nous mettrons au clair les mécanismes de la distribution, ce n'est pas le contribuable qui paiera, c'est le distributeur".
# Le débat de fond
Sur le fond, les deux finalistes de la présidentielle se sont opposés sur la dette, l'Europe, le chômage, l'immigration et le nucléaire, François Hollande renvoyant sans cesse à son bilan Nicolas Sarkozy. Le candidat PS a ainsi reproché au candidat sortant de ne pas avoir tenu sa promesse de ramener le chômage à 5%, avant de parler des déficits. "Cette dette publique est née à la fois de vos largesses fiscales pour les plus favorisés et en même temps de cette incapacité qui a été la vôtre de maîtriser la dépense publique", a dit François Hollande. "Vous voulez moins de riches, moi je veux moins de pauvres", a fustigé Nicolas Sarkozy, accusant son rival de "laxisme" et de "folie dépensière". Sur l'Europe, François Hollande a rappelé son projet de renégocier le nouveau traité européen, pour plus de croissance, et a reproché à son rival de n'avoir rien obtenu de l'Allemagne dans la gestion de la crise. "Je ne peux mettre cela que sur l'incompétence, pas sur la mauvaise foi", s'est défendu Nicolas Sarkozy, qui l'a accusé de découvrir "le fil à couper le beurre" en proposant la taxation des transactions financières, déjà votée par le Parlement français.
# L'annonce du débat
François Hollande a fait une des rares annonces du débat en se disant prêt à aller, s'il était élu, jusqu'au référendum sur le droit de vote des étrangers non communautaires aux municipales. "Pour faire passer cette réforme, il nous faudra avoir un majorité des 3/5es. S'il y a une majorité des 3/5es, la réforme passera. S'il n'y a pas de majorité, ce sera au peuple français et seulement au peuple français de pouvoir en décider", a expliqué le candidat socialiste .