La guerre est déclarée. Nicolas Sarkozy a ouvert le feu avec sa tribune publiée jeudi dans Le Figaro. Une longue lettre adressée aux Français dans laquelle il met violemment en cause le pouvoir actuel, notamment Manuel Valls et Christiane Taubira, usant d'un ton ironique et cinglant. Au sein de l'exécutif, la riposte a été quasi-immédiate. Plus de doute : entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, la guerre est bel et bien déclarée. La formule est signée d’un des barons de l’UMP qui ne masque pas son inquiétude devant la dégradation du climat ambiant. "Nous en sommes réduits à assister au spectacle d'un duel à mort entre deux fauves".
Fillon, Copé, Juppé ont déserté. Pour préparer cette tribune, tout a été décidé et réalisé en petit comité. "Les visiteurs du matin et du soir dans les bureaux de Nicolas Sarkozy, rue de Miromesnil, ont été soit effrayés par l’odeur de la poudre, soit priés de se tenir à l’écart", raconte l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux. D’ailleurs, l'équipe resserrée autour de l'ancien président note les noms des déserteurs. Ceux qui sont pris en flagrant délit de silence ou de service minimum pour défendre Nicolas Sarkozy depuis une semaine. Les François Fillon, Alain Juppé, Jean-François Copé. L'ancien chef de l'Etat s'en souviendra.
Les Tontons flingueurs. D'un côté comme de l'autre, on prépare ses munitions pour la suite. Un ténor de l'UMP fait déjà le pari que Nicolas Sarkozy va s’entourer d’un commando pour mener le combat. Pour le moment, ils sont une poignée, quatre ou cinq tout au plus, à être dans l'état-major des armées de l'ancien président. Ce dernier a-t-il les moyens d'organiser la riposte ? "Oui, on a quelques moyens", prévient, menaçant, l'un de ses proches.
"François est comme un mâle dominant". Dans le camp d'en face, on ne compte pas se laisser faire. "François (NDLR : Hollande) est comme un mâle dominant, dès qu’il sent l’odeur de Nicolas Sarkozy comme un chien qui fait le tour du quartier, il tire sur la laisse", commente un intime du président. Le top départ de la riposte a été décidé depuis l’Elysée, jeudi soir. Mobilisation générale au sein du gouvernement pour répondre aux attaques de l'ancien président. Un ton aussi brutal que celui employé par Nicolas Sarkozy dans sa tribune car il est hors de question de laisser s’installer l'idée que l'ancien président est une victime.
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