"Abandon du champ de bataille républicain". "Mensonge". "Cynisme". Nicolas Sarkozy s'est livré samedi lors d'un meeting dans la banlieue de Lyon à des attaques tous azimuts contre son adversaire socialiste, François Hollande. Devant plusieurs milliers de personnes, le président-candidat a notamment évoqué le Général de Gaulle, qui "a voulu que l'élection présidentielle soit une épreuve de vérité politique et humaine".
"On ne peut pas mentir"
"Dans une campagne présidentielle, on ne peut pas mentir. On ne peut pas dissimuler qui l'on est et ce que l'on veut", a taclé Nicolas Sarkozy, faisant huer le candidat socialiste. Devant des militants revigorés par une embellie dans les sondages, Nicolas Sarkozy a par ailleurs égratigné François Hollande sur sa proposition de taxer à 75% des revenus supérieurs à 1 million d'euros. "On ne respecte pas les Français quand on leur dit qu'on taxer les riches à 75% et que le lendemain, on leur dit que la réforme ne rapportera rien", a jugé Nicolas Sarkozy.
Le président-candidat a multiplié les attaques contre François Hollande. "On ne respecte pas les Français quand, un jour, on leur dit qu'on veut lutter contre l'immigration clandestine, que, le lendemain, on déclare qu'on va régulariser massivement les clandestins, le surlendemain qu'on les régularisera au cas par cas et, le jour suivant, que l'on ne changera pas les règles actuelles", a également dénoncé le président sortant, qui a accusé François Hollande de "dire tout et n'importe quoi" sur le sujet des retraites.
Enfin, le candidat UMP a aussi qualifié d'"abandon du champ de bataille républicain" la décision du PS de ne pas avoir pris part au vote sur la loi interdisant le port de la burqa, raillant au passage la volonté de son rival socialiste de retirer le mot "race" de la Constitution. "Le mot race a été écrit dans le préambule de (la Constitution de) 1946, et ici (à Lyon) on comprend que ce mot a été écrit avec le sang, le sang des Français libres, le sang des Résistants, le sang des fusillés et le sang des déportés des camps d'extermination (...) pour que nul n'oublie jamais les millions de victimes de la plus grande entreprise raciste que le monde ait connue", a lancé le président sortant. Puis, sur le souhait de François Hollande de modifier le dispositif des Zep et Zup, Nicolas Sarkozy a ironisé : "supprimons donc le mot "pauvreté" et il n'y aura plus de pauvres !".
"J'en ai assez des donneurs de leçons"
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à remonter aux années 80' pour tenter de décrédibiliser le Parti socialiste.
"Comment cela se passerait-il si le parti socialiste gagnait les élections? Comme en 1981, comme en 1988, comme en 1997?", a-t-il raillé sous les huées de la foule.
Et le candidat de l'UMP de poursuivre : "j'en ai assez de recevoir de leur part des leçons sur la politique industrielle, eux qui ont saigné à blanc la sidérurgie (…) J'en ai assez de recevoir des leçons d'économie de la part de ceux qui ont laissé aux Français la facture de la retraite à 60 ans et des 35 heures (…) J'en ai assez de recevoir des leçons sur les banlieues de ceux qui ont abandonné les quartiers et qui ont, pour avoir la paix, toléré la loi des bandes (...) Assez des leçons de morale d’une gauche qui, au cours des 30 dernières années, a été à l’origine des plus grands scandales de la République", a surenchéri le président-candidat.
Nicolas Sarkozy a fini son discours en lançant un appel aux Français. "Peuple de France, ne te laisse pas voler cette élection ! ", a-t-il conclu.