Avant, pendant, et désormais après son mandat de chef d’Etat, c’est un exercice que Nicolas Sarkozy a toujours apprécié. Mercredi, en marge d’une cérémonie de remise d’insignes de la Légion d’honneur en Haute-Savoie, Nicolas Sarkozy a réuni autour de lui une dizaine de journalistes pour un échange informel de 25 minutes autour d’un café, une première depuis sa défaite à l'élection présidentielle. L'occasion pour l’ex-chef de l’Etat de soigneusement distiller des petites phrases à même d’alimenter la chronique politique. Europe 1 y était.
"La politique, c’est fini pour moi…" C’est évidemment sur la question d’un éventuel retour que Nicolas Sarkozy, très détendu, était le plus attendu et le plus questionné par les journalistes. "J’ai besoin de cette période de retrait, de recul", confie d’abord l’ex-chef de l’Etat. "C’est important que les Français réfléchissent", poursuit-il avant d’asséner : "la politique, c’est fini pour moi. Je ne veux plus m’en occuper".
"… Mais la France, c’est autre chose". Mais ce n’est pas si simple. Car Nicolas Sarkozy enchaîne immédiatement. "La France, c’est autre chose", lâche-t-il dans une formule qui ouvre la voie à toutes les spéculations. Et quand on lui demande s’il a déjà un calendrier en tête, il sourit : "c’est vrai". 2015 ? "Peut-être avant", s’amuse-t-il. Une chose est sûre, insiste-t-il : "le retrait va encore durer". Mais plus pour très longtemps.
"Maintenant que vous en entendez d’autres…" Nicolas Sarkozy n’a pas pu s’empêcher d'adresser quelques petites piques à ses remplaçants, qu’ils soient de droite ou de gauche. A l'attention de la majorité, un participant raconte notamment que lors de leur déjeuner avec les élus, l'ex-président s'est étonné de voir que l’opposition ne s’occupait pas des problèmes des Français. Pour ce qui est de son propre camp, il a réagi devant les journalistes à la polémique sur la posture à adopter vis-à-vis du FN : "on ne m'a pas interrogé sur l'opportunité d’intervenir dans ce débat ni de le conclure". Son successeur à l’Elysée et ses "amis" de l’UMP apprécieront. Sans oublier les journalistes, à qui il a confié : "maintenant que vous en entendez d’autres, vous êtes peut-être moins sévères avec moi".