A six mois de la présidentielle, Nicolas Sarkozy rêvait d’un scénario reconquête au G20 de Cannes, rempli d’images fraîches de sourires complices avec les principaux dirigeants du monde. Mais voilà, Georges Papandérou et l’annonce surprise, lundi soir, de son référendum grec ont définitivement ruiné ses plans initiaux. Le président français a donc dû se trouver d’urgence un plan de secours : Barack Obama. Jusqu’à vendredi, Nicolas Sarkozy a décidé de tout miser sur l’amitié franco-américaine pour sauver sa séquence sur la "French riviera". Voici, en détail, les trois temps forts de cette mise en scène.
Afficher une vision commune - Jeudi matin tout d’abord. Juste avant l’ouverture du G20, Nicolas Sarkozy a rencontré - lors d’un entretien bilatéral de trois-quarts d'heure environ - son homologue américain. A sa sortie, il a alors appuyé, insisté, souligné sa vision "commune" avec Barack Obama. Nicolas Sarkozy a ainsi expliqué que la France et les Etats-Unis avaient "une analyse commune pour faire contribuer le monde de la finance à la résolution de la crise" actuelle. Et le président français a enfoncé le clou en "rendant hommage à la compréhension du président Obama, y compris sur des sujets comme celui de la taxation des activités financières, où nous avons confronté nos points de vue".
Rappeler des faits d’arme communs - Autre élément indispensable pour la constitution de cette belle affiche : Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont décidé de rendre hommage, vendredi à l’issue du G20, aux soldats américains et français ayant participé à l’opération libyenne. Ils "honoreront" ainsi "l'alliance entre les Etats-Unis et la France", a indiqué la Maison-Blanche, en précisant que les dirigeants rencontreraient pour l’occasion "des soldats" présents sur les lieux d’opération. Cet hommage à l’amitié franco-américaine "de Yorktown à la Libye" selon les termes d’Obama était particulièrement souhaité par la Maison-Blanche qui estime que son président a - jusqu’à présent - moins bénéficié de la chute du régime de Kadhafi.
Le même plateau téléqu’Obama - Echange de bons procédés : après cette séquence libyenne, Nicolas Sarkozy aura droit à une émission commune avec le président américain. L’interview croisée, enregistrée à Cannes, sera diffusée, vendredi soir, dans les JT de 20h00 de France 2 et TF1. Les deux chefs d'Etat seront interrogés par les journalistes Laurence Ferrari et David Pujadas.
La force de cette "alliance" a toutefois souffert jeudi d'une fausse note lorsque Barack Obama a félicité Nicolas Sarkozy pour la naissance de sa fille. "Je suis sûr que Giulia a hérité du physique de sa mère, plutôt que de celui de son père, ce qui est une très bonne chose", a-t-il lancé. Pas sûr que le président français ait apprécié la boutade.