L’INFO. "Là où la mer est repassée, elle revient". Nicolas Sarkozy a franchi, avec cette petite phrase et d'autres, une étape supplémentaire sur le chemin de son retour. Lors de son déplacement à Chatelayon, jeudi, l’ancien président s’est laissé aller à quelques confidences et commentaires sur l’actualité politique. Et d’après Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, certains de ses "amis" de l'UMP n'ont pas complètement apprécié cette carte postale.
Juppé et Fillon éludent, mais... Ils en riaient. Ils n’en rient plus. Le bruit de fond permanent entretenu par les sorties de l’ancien président n’amuse plus du tout ses adversaires. Sur le sujet, la langue de bois prédomine, et tout le monde explique que Nicolas Sarkozy fait ce qu’il veut, qu’il avait besoin de prendre l’air etc. Mais en insistant un peu, voilà ce qu’un proche d’Alain Juppé lâche : "une carte postale de temps en temps, ça va. Mais un mail par jour c’est trop. Il a envie, on a compris !" Et quand on interroge directement le maire de Bordeaux, il se contente d’un très lapidaire : "je ne m’occupe pas de ça, je suis en campagne". Un de ses proches précise la pensée du patron : "s’il veut venir aider les candidats en campagne au lieu de parler de lui et de ses vacances, qu’il ne se gêne pas..."
"Il y a de la fébrilité". François Fillon, en déplacement en Israël, fait quant à lui savoir que l’éventuel retour de Nicolas Sarkozy n’est pas son sujet. Mais un de ses proches doit tout de même reconnaître que "la réalité, c’est qu’il est présent dans la campagne". Un constat d’autant plus vrai que, cette fois, Nicolas Sarkozy a joint la parole aux images. Dans le camp Juppé, on tire une conclusion de cette évolution : "il y a de la fébrilité à vouloir nous dire tous les 15 jours qu’il existe".
Les anti-Sarkozy commencent donc à s’organiser. Plus personne ne doute de sa volonté de revenir. Alors on teste des arguments de campagne. Le plus en cours ? "Nicolas Sarkozy n’a pas changé". Et dans leur bouche, c’est tout sauf un compliment. Xavier Bertrand, lui, promet à l’ancien président des moments plus rudes : "Sarkozy fait le plus facile, il est en orbite. Mais quand il voudra rentrer dans l’atmosphère, ça va tanguer…"
Une certitude partagée par tous les observateurs. Nicolas Sarkozy le sait, lui aussi. Alors il doit trouver le bon rythme pour ne pas banaliser ses sorties. Entre la tournée de son épouse Carla, les confidences distillées par ses visiteurs et les sorties pour décorer ses amis, il est omniprésent. Le risque c’est surtout de devenir une cible avant le match. Jeudi, en faisant un pas de plus, il a accepté de poser un pied dans l’arène. Et ses adversaires ne s’y sont pas trompés.
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