L'INFO. A l'approche des élections départementales, Nicolas Sarkozy se veut de plus en plus offensif. Le président de l'UMP était mardi soir l'invité du 20 heures de TF1 et il n'a pas mâché ses mots contre le gouvernement, qu'il accuse de préparer un plan caché pour augmenter les impôts. L'ancien président a aussi pris position pour la première fois contre l'interdiction du voile à l'université.
"Je suis opposé à ce qu'on appelle les repas de substitution". "Je ne vois pas la cohérence d'un système où on interdirait le voile à l'école, au collège, au lycée et où on l'autoriserait à l'université", a-t-il affirmé, faisant allusion à la loi de 2004 d'interdiction de signes religieux ostentatoires dans les établissements d'enseignement publics.
"Je vais même plus loin : dans les cantines d'écoles publiques, je suis opposé à ce qu'on appelle les repas de substitution où, en fonction de l'origine des enfants, de la religion des parents, on choisit des repas différents", a-t-il également affirmé. Des déclarations en faveur de la laïcité qui sont l'illustration de cette dernière ligne droite de la campagne de Nicolas Sarkozy. Et qui confirme aussi son objectif : ne pas laisser le Front National s'emparer de ces thématiques.
Récupérer les électeurs du FN. Cette offensive médiatique sur TF1 est un appel très clair à l'électorat de droite et, au-delà, à tous ces électeurs animés par un sentiment de peur de l'islam et qui se tournent vers le Front national. S'emparer du sujet des menus différencié les jours où il y a du porc à la cantine et du voile à l'université, c'est une façon, pour lui, de proclamer qu'il veut bâtir des digues solides pour protéger les institutions du communautarisme du prosélytisme religieux.
Il court-circuite son équipe. Une sortie musclée qui s'explique, pour partie, par la campagne électorale qui bat son plein et les sondages qui donnent tous le FN gagnant nationalement. Problème : Nicolas Sarkozy a pris tout le monde de court dans son camp. Il a en effet demandé à Gérald Darmanin et Henri Guaino d'organiser une journée de réflexion sur la pratique de l'islam et la laïcité. Des consultations ont été lancées et ce travail doit aboutir à des propositions concrètes sur les sujets de l'école, de l'université ou du financement des lieux de culte. Autant dire que les deux élus ont été quelque peu interloqués par la sortie de leur patron.
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