L’accusation. Jean-Christophe Cambadélis, en charge des relations internationales au PS, rejette l’accusation de germanophobie qui frappe le PS depuis la divulgation d’un texte - un "brouillon", avait assuré "Camba" - très virulent à l’encontre de la chancelière Angela Merkel. Il la rejette d’autant plus fermement que, selon lui, Nicolas Sarkozy avait dit bien pire. "Dans un meeting, il y a de cela quelques années, il a dit que la France n’était pas le pays qui avait inventé la solution finale".
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Ce qu’a dit Sarkozy. Ces propos, Nicolas Sarkozy les a effectivement tenus en mars et en avril 2007, pendant la campagne présidentielle, alors qu’il n’était donc encore que le candidat de l’UMP face à Ségolène Royal. Le 30 mars 2007, il est en meeting à Nice, trois semaines avant le premier tour : "la France n’a jamais commis de génocide. La France n’a pas inventé la solution finale. La France a inventé les droits de l’homme." Et ce n'est pas la seule fois que Nicolas Sarkozy a tenu ce genre de propos, comme l'avait noté à l'époque le site du Monde.
Quid de la réaction de la presse ? Jean-Christophe Cambadélis assure que les médias n’avaient pas relevé les propos de Nicolas Sarkozy. Une manière de prouver l’injustice de la polémique qui touche actuellement le Parti socialiste. Sauf qu’il se trompe. En France, comme en Allemagne, les réactions indignées se sont multipliées. Le 19 avril, soit trois jours avant le premier tour, Dominique Strauss-Kahn, dont Jean-Christophe Cambadélis est très proche, affirmait par exemple qu’après ces propos sur la solution finale, Sarkozy “est incapable de construire l’Europe” avec les Allemands.