Pendant que les socialistes commémorent les 30 ans de l’élection de François Mitterrand, c’est un autre anniversaire qu’a tenu à célébrer Nicolas Sarkozy mardi : les 10 ans de la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme crime contre l’Humanité.
Présent au jardin du Luxembourg pour célébrer par la même occasion l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière en 1848, le chef de l’Etat en a profité pour rappeler que l’esclavage reste un combat actuel. "L'émancipation jamais accomplie et toujours menacée reste le grand problème de l'humanité et l'idéal inachevé de notre République", a-t-il souligné.
"Comprendre" et "unir"
"Pas plus que la mémoire humaine ne doit oublier la Shoah, elle ne doit oublier l'esclavage. Parce que l'une et l'autre expriment une leçon universelle", a par ailleurs ajouté Nicolas Sarkozy. Pour le chef de l’Etat, cette commémoration doit être l’occasion de "comprendre ", "unir" et "construire" et non pas de "répéter indéfiniment le passé au point d'en devenir prisonnier" ou de "mettre en concurrence les mémoires et les souffrances".
Le 10 mai, une date symbolique
La date du 10 mai n’a pas été choisie au hasard. Le 10 mai 2001, le Sénat a adopté définitivement la loi faisant de l'esclavage un crime contre l'Humanité, loi dite "Taubira", du nom de la députée de Guyane. C’est sous l’impulsion de Jacques Chirac, président de l’époque, que cette même date a été choisie en 2006 pour devenir la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Mais Nicolas Sarkozy n’avait plus commémoré cette journée depuis 2008.