L’INFO. A peine de retour sur la scène politique que Nicolas Sarkozy veut déjà à peu près tout changer dans son camp, jusqu’au nom même de son parti. Une rénovation qu’il estime indispensable pour reconquérir le pouvoir. Marine Le Pen, elle, a décidé de ne surtout rien changer, et encore moins le nom de son mouvement, qui n’a jamais été aussi haut dans les sondages.
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Changer de nom, un serpent de mer. Changer le nom du Front national, le sujet revient sans cesse depuis que Jean-Marie Le Pen a pris ses distances avec le parti qu'il a créé. "Il n’y a pas de tabou" a même un jour lancé sa fille. "Si un jour ce débat devait être ouvert, il serait ouvert auprès des adhérents pour savoir ce qu'ils en pensent", assurait-elle fin 2013. "Scandaleux", avait rétorqué "le vieux". Mais la présidente du FN a tranché elle-même le débat. Pour elle, le changement a déjà eu lieu.
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Deux noms, un double avantage. Marine Le Pen est en effet assez fière d’expliquer qu’elle a réussi à créer une nouvelle identité le FN/Rassemblement Bleu Marine. L’avantage pour elle est double : elle ne braque pas les anciens militants fidèles à son père et associe en même temps les militants "moins radicaux" à la vie du parti. Pour elle, c’est la réalité sociologique du Front qui en a changé le sigle. Son prochain congrès sera donc celui du FN mais aussi de ses alliés du RBM. Même chose pour les futures élections locales de 2015 où l’on retrouvera ce nom composé.
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Sarkozy, "on va le taper sur son insincérité". Quant à la volonté de Nicolas Sarkozy de changer le nom de l’UMP, Marine Le Pen s’en félicite déjà : "quand la droite change de nom, elle fini toujours plus à gauche. C’était le cas avec l’UMP, ça m’arrange". En coulisses, elle n’a pas de mots assez durs pour critiquer le retour de l’ancien président. Son pari est que ceux qui seront déçus par le retour de Nicolas Sarkozy sur une ligne plus centriste vont venir grossir les rangs du FN. "On va le taper sur son insincérité, son opportunisme", assure-t-elle. Mais pas question pour autant d’oublier François Hollande. Car son fond de commerce reste la dénonciation du système, et donc de "l’UMPS". Un double nom, et une double cible, donc.