Il devait parler finances de l'UMP, il a préféré disserter sur l'Europe, la France et sa rentrée politique qui n'en est pas une mais dont il parle quand même. Venu pour apporter son soutien à son parti après l'invalidation de ses comptes de campagne, Nicolas Sarkozy a surtout braqué les projecteurs sur lui. Petit inventaire d'un très probable retour en politique.
L'image : le bain de foule. Ce n'était pas une rentrée politique, mais Nicolas Sarkozy n'a pas résisté à l'envie de s'offrir un bain de foule à son arrivée au siège de l'UMP. Il a même remis ça, une heure après, après son discours qui s'est tenu à huis clos. "Merci beaucoup" a t-il répété plusieurs fois, alors que les militants scandaient "Nicolas, Nicolas".
La com' : Twitter pour s'adresser aux Français. Preuve que son discours ne s'adressait pas qu'aux 500 cadres et élus de l'UMP, Nicolas Sarkozy a choisi de réactiver son compte Twitter pour diffuser les principales déclarations (politiques) de son intervention. L'ancien président n'avait pourtant pas écrit sur le réseau social depuis sa défaite au soir de la présidentielle, le 6 mai 2012. Nicolas Sarkozy a multiplié les phrases à double sens, laissant savamment planer le mystère sur ses intentions politiques : "Vous pourrez compter sur moi à chaque fois qu'il y en aura besoin", "Ceci n'est pas ma rentrée politique. Le jour où je reprendrai la parole, ce sera pour parler aux Français de la France", "Je continuerai mon chemin avec le souci du recul, de la réflexion, de l'écoute, de la paix dont j'ai besoin après tant d'années d'exposition", "Il y a quelque chose d'indécent à parler du rendez-vous de la présidentielle alors que les Français souffrent". Voila quelques unes des phrases prononcées par Nicolas Sarkozy lors de son discours et qu'il a choisi de relayer sur son compte Twitter.
"Ceci n'est pas ma rentrée politique. Le jour où je reprendrai la parole ce sera pour parler aux Français de la France."— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) July 8, 2013
"Vous pourrez compter sur moi à chaque fois qu'il y en aura besoin."— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) July 8, 2013
"Mais il y a quelque chose d'indécent à parler du rendez-vous de la présidentielle alors que les Français souffrent."— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) July 8, 2013
Le message: c'est moi "le boss" de l'UMP. A un an des élections municipales, Nicolas Sarkozy a également appelé à l'unité son parti alors que Jean-François Copé et François Fillon ont officiellement enterré la hache de guerre. "Devant l'inquiétude des Français, toute division est inacceptable. Se diviser, c'est s'affaiblir. Quand on gagne, c'est ensemble", a grondé le professeur Sarkozy. Avant de faire comprendre au président de l'UMP et à son ancien Premier ministre qu'il était toujours "le boss" de l'UMP. "Je voudrais dire à tous ceux qui ont des ambitions que je suis peut-être le mieux placé pour les connaître et les comprendre. Que je les ai eues avant (...) peut-être même plus fort qu'eux. Mais que l'ambition se fait par la construction, pas par la démolition", a-t-il souligné. "Quand on veut être un homme d'État, faut oublier les petites mesquineries. (...) Il faut voir grand, il ne faut pas voir étroit, il faut voir large, il ne faut pas voir petit", a conclu l'ancien président.
Le discours : moi ancien président ... Parlant tour à tour de l'Europe, de la croissance, de "la crise des idées politiques" au XXIe siècle, l'ancien chef de l'État a tenu un vrai discours de politique générale. "Si l'euro explose, l'Europe explosera. Si l'Europe explose, c'est la paix que vous ne maintiendrez plus sur notre continent", a pronostiqué Nicolas Sarkozy. Pour la première fois, l'ancien chef de l'Etat a esquissé un début d'autocritique au sujet de la compétitivité, sur laquelle la droite aurait, selon lui, dû réfléchir "avant".