La phrase. "Je fais ça pendant cinq ans, et ensuite, je pars faire du fric comme Clinton, 150.000 euros la conférence". Ainsi parlait Nicolas Sarkozy en 2008, selon des propos rapportés par Le Point.
Sarkozy le conférencier. Après sa défaite à l’élection présidentielle le 6 mai dernier, Nicolas Sarkozy s’est offert cinq mois de vacances, durant lesquelles il a réfléchi à ses activités futures. L’ancien chef de l’Etat a donné un semblant de réponse le 16 septembre dernier dans le Journal du Dimanche. "Mon avenir immédiat, c’est de faire quelque chose d’utile et qui permette de gagner de l’argent. J’ai trouvé", affirmait-il alors. Moins d’un mois plus tard, il donnait la première d’une série de plus importante de lucratives conférences. Le tout sur des sujets hétéroclites. Inventaire.
• Spécialiste ès économie
En ces temps troublés de crise économique, c’est d’abord sur ce sujet que la parole de Nicolas Sarkozy semble recherchée. Le sujet était ainsi au cœur de sa première conférence, à New Ypork. Le 11 octobre, devant près de 500 convives, des professionnels de la banque et de la finance invités par la banque brésilienne BTG Pactual, teint hâlé et barbe de trois jours, a parlé pendant 45 minutes, évoquant particulièrement la situation de l’Europe et des pays émergents.
Onze jours lus tard, c’est à Sao Paulo que Nicolas Sarkozy est convié, toujours à l’invitation de BTG Pactual. Là encore, la crise économique européenne est au cœur de son discours. Le 6 novembre, c’est encore sur un autre continent que Nicolas Sarkozy s’exprime. L’ancien chef de l’Etat disserte encore devant un parterre de financiers. Il s’attarde cette fois sur sa vision de la gouvernance mondiale en matière d'économie.
Une semaine plus tard à Moscou, l’intervention de l’ancien président français prend une forme étonnante. Nicolas Sarkozy se rend à Moscou pour y participer à une remise de prix récompensant les meilleurs investissements en Russie, à l’initiative du milliardaire russe Mikhaïl Fridman. L’ancien chef de l’Etat y prononce un court discours et lui-même remet un prix, le tout sous les yeux de son épouse Carla Bruni. L’ancien président, toujours mal rasé de près, profite de son passage dans la capitale russe pour rencontrer Vladimir Poutine.
• Spécialiste ès relations internationales
L’ancien président français se rend ensuite le 21 novembre à Londres. Il parle notamment de la situation au Moyen-Orient, devant un auditoire composé d’une cinquantaine de chefs d’entreprise triés sur le volet. Cette conférence, tenue secret jusqu’au dernier moment, a été organisé par le G100 Network, un cercle très fermé de patrons.
Trois jours plus tard, c’est en Chine, à Shanghai, que Nicolas Sarkozy vient prodiguer sa bonne parole. Invité par un consortium d'hommes d'affaires à participer au Forum des dirigeants politiques et commerciaux chinois et étrangers, Nicolas Sarkozy disserte sur les relations entre son pays hôte et l’Union européenne. Les organisateurs de l’événement avaient semble-t-il décidé de casser leur tirelire, puisque Tony Blair et Gerhard Schröder, deux éminents conférenciers connus pour pratiquer des tarifs exorbitants, étaient également de la partie.
• Spécialiste ès sport
L’ancien chef de l’Etat doit poursuivre son cycle de conférences mardi à Doha. Il s’exprimera cette fois sur les enjeux du sport dans le cadre de Doha Goals, forum mondial du sport dont la première édition a débuté lundi. Il s’agira pour cet autoproclamé grand fan et connaisseur du sport, de sa première prestation publique, les autres conférences s'étant toutes tenues à huis-clos, loin de la presse. Pour l’anecdote, l’organisateur de l’événement n’est autre que le publicitaire Richard Attias, compagnon de Cécilia, l’ex-épouse de Nicolas Sarkozy.